Un rapport de l’ONU accuse le régime syrien d’avoir délibérément visé un convoi humanitaire
Un rapport de l’ONU accuse le régime syrien d’avoir délibérément visé un convoi humanitaire
Les Nations unies estiment que toutes les parties de la bataille d’Alep ont violé le droit international et commis des crimes de guerre.
Un camion d’aide humanitaire détruit par un bombardement, le 20 septembre à l’ouest d’Alep. | OMAR HAJ KADOUR / AFP
Plusieurs mois après l’attaque qui a frappé, en Syrie, un convoi humanitaire transportant de l’aide de l’ONU et du Croissant-Rouge syrien (SARC) dans la région d’Alep, un nouveau rapport des Nations unies, dévoilé mercredi 1er mars, accuse le régime de Damas d’avoir délibérément mené le raid ayant tué 18 personnes le 19 septembre, après l’échec d’une nouvelle trêve.
« Les types de munitions utilisées, l’étendue de la zone visée et la durée de l’offensive donnent clairement à penser que l’attaque a été méticuleusement planifiée et menée avec détermination par l’armée de l’air syrienne pour empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire et cibler les travailleurs humanitaires », souligne le rapport de la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur la Syrie, qui accuse le régime de Bachar Al-Assad de crimes de guerre.
Des violations du droit international par toutes les parties
L’ONU estime qu’au cours de la bataille pour le contrôle des quartiers est d’Alep, ancienne capitale économique syrienne reprise en début d’année par le régime, toutes les parties ont violé le droit international et humanitaire et commis des crimes de guerre.
Le rapport vise notamment les bombardements soutenus menés par les aviations russes et syriennes. Il montre également du doigt l’utilisation de bombes à sous-munitions ayant fait « beaucoup de morts et de blessés parmi la population civile », et signale un « nombre alarmant d’allégations dénonçant l’utilisation de chlore » durant le siège d’Alep.
En face, les groupes armés sont accusés « d’attaques, lancées sans discrimination contre des populations civiles » – notamment à l’aide « d’armes de faible précision non guidées, telles que des roquettes et des obus de mortier artisanaux » – et constituant des crimes de guerre. Les groupes rebelles à Alep étaient principalement composés de l’Armée syrienne libre et de l’ex-Fatah Al-Cham (lui-même l’ex-Front Al-Nosra, affilié à Al-Qaida).
« Certains groupes armés ont également commis des crimes de guerre en ne distribuant pas l’aide humanitaire à la population assiégée qui vivait dans les zones sous leur contrôle, en privant les civils de toute liberté de circulation, en utilisant des civils comme boucliers humains, en procédant à des arrestations arbitraires et en se servant de bâtiments civils à des fins militaires. »