Le 4 mars 2017, François Fillon présente son projet devant la société civile aux Docks de Paris à Aubervilliers. | LAURENCE GEAI POUR "LE MONDE"

Après une semaine qui aura vu des dizaines et des dizaines d’élus lâcher François Fillon, voire démissionner de son équipe de campagne, ses soutiens se sont donné rendez-vous au Trocadéro à Paris, dimanche 5 mars à 15 heures.

Un « grand rassemblement populaire » aura lieu sur le parvis des droits de l’homme, où ne seront autorisés ni banderole ni panneau. « Seuls les drapeaux tricolores seront autorisés », précise le communiqué de Bernard Accoyer, secrétaire général du parti Les Républicains. Selon l’hebdomadaire Valeurs actuelles, plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues.

Jeudi 2 mars, François Hollande a mis en garde contre la tenue d’une manifestation « mettant en cause la justice ». « C’est un rassemblement de soutien à François Fillon, ce n’est pas un rassemblement contre les juges, mais un rassemblement pour sa candidature », a précisé le député LR Jérôme Chartier, conseiller spécial de François Fillon.

Depuis les révélations par Le Canard enchaîné des emplois fictifs dont auraient bénéficié son épouse et ses enfants, l’ancien premier ministre et son équipe dénoncent une instrumentalisation de la justice visant à « voler » le vote des électeurs de droite et du centre.

Des appels ont également été lancés en vue d’une manifestation place de la République à Paris contre la corruption des élus.

Perquisition et comité politique

En meeting à Aubervilliers samedi, François Fillon a une nouvelle fois appelé les militants à « ne pas lâcher ». Mais les ténors de la droite ne lui laisseront peut-être pas le choix : le parti a en effet annoncé la convocation de son comité politique lundi « pour évaluer la situation ».

Dans le Journal du dimanche daté du 5 mars, l’épouse de François Fillon, Penelope, est sortie de son silence « pour mettre fin » aux rumeurs. Mme Fillon affirme ainsi avoir travaillé « à des tâches très variées » comme collaboratrice parlementaire de son mari. « Mon rôle était de l’aider dans sa relation d’élu avec les gens », insiste-t-elle. « Il avait besoin de quelqu’un (…) Si cela n’avait pas été moi, il aurait payé quelqu’un pour le faire. Donc on a décidé que ce serait moi », explique-t-elle à propos des activités rémunérées qui ont cessé en 2013.

Vendredi, une perquisition a eu dans le château de Beaucé où résident François et Penelope Fillon, près de Sablé-sur-Sarthe, dans la Sarthe. Cette opération a été menée sous la conduite des enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).