« Red Dead Redemption 2 ». | Rockstar

Rockstar, le développeur de la série Grand Theft Auto, a annoncé mardi 18 octobre son prochain titre, Red Dead Redemption 2, prévu pour l’automne 2017.

Cette annonce est consécutive à une campagne promotionnelle de 48 heures, pendant laquelle le studio a créé l’événement sur les réseaux sociaux, avec un visuel dévoilant sept silhouettes de cow-boys sur fond de soleil couchant. Sept silhouettes a priori masculines.

S’il est trop tôt pour en déduire qu’ils seront les personnages jouables du prochain jeu de Rockstar, des joueurs se sont pourtant étonnés de cette communication très masculine :

« Je suis contente qu’il y ait sept personnages principaux dans Red Dead Redemption 2, mais parce que c’est Rockstar, aucun d’entre eux ne sera une femme. »

« J’aimerais que Red Dead Redemption 2 propose un personnage féminin, parce que les femmes de cette époque étaient cools. Bonnie [un personnage non jouable du premier Red Dead Redemption] était un personnage incroyable, et j’aimerais pouvoir incarner quelqu’un comme ça. »

Certains vont plus loin et parient déjà sur le fait qu’aucun personnage féminin, principal ou même secondaire, ne sera intéressant dans Red Dead Redemption 2.

« Ecoutez : s’il y a plus d’une femme dans Red Dead 2, qui n’est ni une conquête sexuelle ni un personnage qui se fait tuer pour le bien de l’histoire, je m’engage à manger le chili le plus épicé du far west. »

Trevor, Franklin et Michael, les trois personnages jouables de « GTA V ». | Rockstar

« Pas des archétypes »

Il faut dire que ce n’est pas la première fois que le studio écossais Rockstar North, qui co-développe le titre avec son antenne californienne Rockstar San Diego, est épinglé sur le sujet. Déjà, lors de la sortie de son précédent jeu, Grand Theft Auto V, de nombreux joueurs n’avaient pas compris que, parmi ses trois personnages jouables, Rockstar ne propose d’incarner aucune femme.

Le studio, qui s’est fait une spécialité des histoires de gangsters et de voyous, systématiquement racontées d’un point de vue masculin, s’en est à l’époque justifié auprès du Guardian en expliquant que le propos de GTA V était justement de raconter une histoire d’hommes.

Le développeur s’est en outre défendu à cette occasion de présenter des personnages caricaturaux : « Nos personnages ne sont pas des archétypes, ce sont des personnages crédibles, avait alors expliqué Dan Houser, cofondateur de Rockstar, dans les colonnes du quotidien britannique. On a un personnage qui passe sa retraite aux côtés de sa famille : c’est quelque chose qu’on n’a jamais été fait avant et qu’on voit rarement en jeu vidéo. »

D’autres joueurs rappellent que le premier épisode de la saga Red Dead, Red Dead Revolver, proposait en revanche d’incarner une femme :

« Je voulais juste rappeler que, même si certaines d’entre elles étaient des caricatures embarrassantes, Red Dead Revolver proposait d’incarner une femme et deux personnes de couleur. »

« Table Tennis ». | Rockstar

À cette exception près, les jeux Rockstar dans lesquels il est possible d’incarner une femme sont effectivement rares. Il convient de citer GTA Online, le mode multijoueurs de Grand Theft Auto V, ainsi que la simulation Table Tennis, dans laquelle on pouvait incarner, au choix, un ou une pongiste.

Il faut sinon remonter jusqu’en 1993 et le jeu Hired Guns pour trouver un jeu Rockstar (qui s’appelait encore à l’époque DMA Design) proposant des personnages féminins jouables. C’était toutefois bien avant le rachat du studio par Take Two en 2001, et sa reprise en main par les frères Houser, à l’origine du virage éditorial de GTA III et des jeux suivants, cinématographiques, provocateurs, et obnubilés par les personnages masculins.