Au Kenya, les éleveurs en quête de pâturages envahissent réserves naturelles et ranchs privés
Au Kenya, les éleveurs en quête de pâturages envahissent réserves naturelles et ranchs privés
Le Monde.fr avec AFP
Le propriétaire britannique d’un ranch a été tué par balles dans le centre du Kenya. Les raisons de ce crime sont encore inexpliquées.
Un Britannique a été tué dans son ranch, dans le centre du Kenya, par des éleveurs semi-nomades lourdement armés qui ont envahi des terres dans la région pour faire paître leurs troupeaux.
Depuis plusieurs semaines, des milliers d’éleveurs – certains armés de lances, d’autres d’armes automatiques – ont pénétré illégalement dans des ranchs et réserves privés de la région de Laikipia, sur les contreforts du mont Kenya, à la recherche de pâtures pour leurs chèvres, vaches et moutons alors que le pays est touché par une sécheresse.
Ils ont notamment chassé et tué des animaux sauvages (éléphants, zèbres, lions, etc.), et détruit des huttes pour touristes, tandis que les herbes hautes des ranchs et réserves sont réduites à rien après le passage de dizaines de milliers de têtes de bétail.
Tristan Voorspuy, un Britannique né en Afrique du Sud, inspectait les dégâts causés par le passage de ces éleveurs et leurs troupeaux dans son ranch lorsqu’il a été tué. Selon des médias locaux, deux petites maisons de son ranch avaient été incendiées.
« Le directeur du ranch Sosian a été tué alors qu’il inspectait les dégâts causés à son ranch, a déclaré à l’AFP, dimanche 5 mars, Jacob Endung, un élu de la région. Il était sur son cheval lorsqu’il a été abattu par balles. Même son cheval a été touché et est étendu là-bas. »
M. Voorspuy avait passé six ans dans l’armée britannique avant de déménager au Kenya et de fonder une société spécialisée dans les safaris à cheval.
Les raisons de la récente invasion des ranchs et réserves privées de Laikipia sont complexes. Certains évoquent la sécheresse ou une augmentation de la taille des troupeaux, tandis que d’autres assurent que l’approche des élections générales prévues en août et des accaparements de terres à répétition ont attisé les tensions.