Accusé de terrorisme au Maroc, Thomas Gallay voit sa peine réduite en appel
Accusé de terrorisme au Maroc, Thomas Gallay voit sa peine réduite en appel
Le Monde.fr avec AFP
L’ingénieur français de 36 ans a été condamné, mercredi, à quatre ans de prison. Il avait écopé de six ans de détention en première instance.
Accusé d’appartenance à une celulle « terroriste » et condamné au Maroc à six ans de prison en première instance, le Français Thomas Gallay a écopé de quatre ans de prison en appel. Le verdict a été prononcé dans la soirée du mercredi 8 mars par la cour d’appel du tribunal de Salé, près de Rabat, a rapporté une journaliste locale qui a assisté aux audiences.
Cet ingénieur de 36 ans, originaire du sud-est de la France, comparaissait depuis octobre. Il est actuellement emprisonné à Salé. Il avait été interpellé en février 2016 à Essaouira, dans le sud du pays. En juillet de cette même année, il avait été reconnu coupbale de « soutien financier » à des personnes ayant voulu perpétrer des actes terroristes.
Selon sa mère, Béatrice Gallay, « on lui reproche d’avoir donné 70 euros à une connaissance », un personnage au centre du dossier, après son installation dans la Ville blanche, en 2014. Son fils, qui n’est « même pas converti à l’islam », a été condamné sur la base de « faux aveux » que la police lui aurait fait signer en arabe, alors que c’est une langue qu’il ne parle pas, estime-t-elle.
« Méthodes douteuses » de la police
En novembre, Human Rights Watch, la Fédération internationale des droits de l’Homme et Amnesty international avaient dénoncé les « méthodes douteuses » des forces de l’ordre dans ce dossier. Thomas Gallay avait, en outre, reçu le soutien de l’ancienne garde des sceaux Christiane Taubira.
En janvier, Mme Gallay, présente à Rabat depuis plusieurs mois et qui assiste à toutes les audiences, avait appelé la justice à revenir sur la peine prononcée. L’ambassade de France dans la capitale a fait savoir à plusieurs reprises que le Quai d’Orsay suivait « avec attention » la situation de son ressortissant, « dans le respect de l’indépendance » des instances marocaines.
Le procès en appel de M. Gallay a été marqué par de nombreux reports. Marcredi, au cours de la dernière audience, le procureur a affirmé dans son ultime réquisitoire que « toute la procédure a été faite dans le respect de la loi », critiquant au passage sur un ton véhément les « mensonges de la presse étrangère ».
« Le Maroc fait face à la menace terroriste et tout l’appareil sécuritaire est mobilisé pour ça », a ainsi souligné le magistrat, affirmant que « de nombreux étrangers viennent au Maroc pour tenter d’y perpétrer des attentats au nom de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] ».
Vêtu d’un pull bleu foncé, l’accusé, glabre et les cheveux en queue de cheval, a paru serein et calme lors de l’audience. Il a fait un signe à sa mère à son entrée dans le box des accusés. Assis à côté d’un interprète, il a exprimé à plusieurs reprises son incompréhension en hochant la tête à l’écoute du réquisitoire du procureur.