François Asselineau, un presque candidat favorable à la sortie de la France de l’UE
François Asselineau, un presque candidat favorable à la sortie de la France de l’UE
Le candidat de l’UPR, un mouvement souverainiste, est en passe d’obtenir les 500 parrainages requis pour se présenter à la présidentielle.
Vous avez probablement déjà vu son visage… collé sur l’une de ses affiches de campagne. Sous les ponts, le long des routes et dans les centres-villes, l’équipe de campagne de François Asselineau a collé des milliers de posters de son candidat. Deux cent mille dans les grandes villes et en zone rurale, selon Le Parisien.
Celui qui n’était parvenu à recueillir que 17 signatures d’édiles en 2012 est en passe d’obtenir les 500 nécessaires pour se présenter à la présidentielle cette année.
Son parcours
François Asselineau, aujourd’hui âgé de 59 ans, est diplômé d’HEC et de l’Ecole nationale d’administration. Il entame sa carrière comme inspecteur des finances puis travaille au sein de plusieurs cabinets ministériels dans les années 1990, dont l’industrie, le tourisme et les affaires étrangères.
En 1999, il rejoint le Rassemblement pour la France et l’indépendance de l’Europe (RPF), fondé par Charles Pasqua et Philippe de Villiers. En 2004, il devient membre de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), avant de démissionner, en 2006, « par opposition à sa ligne européenne et sa position d’alignement sur les Etats-Unis ». En 2007, il fonde l’Union populaire républicaine (UPR), un mouvement souverainiste militant pour la sortie de l’Union européenne. Il est candidat à l’élection présidentielle de 2012 mais ne recueille que 17 signatures et échoue donc à se présenter.
Cette année, sauf surprise, François Asselineau devrait recueillir les 500 parrainages nécessaires. Lors du dernier décompte du Conseil constitutionnel, mardi 7 mars, il en comptabilisait 480.
Son programme
Sur son site, l’UPR présente un « programme de libération » divisé en 20 thématiques. Les mesures indiquées sont celles de 2012 « pour montrer aux internautes qu’à la différence de la plupart des politiciens qui présentent un programme différent à chaque élection, celui de François Asselineau reste constant à travers les années », précise le parti politique.
Selon M. Asselineau, le principal problème de la France, « c’est que les Français ne dirigent plus leur propre pays ». Les décisions étant, selon lui, prises exclusivement par trois institutions : la Commission européenne, la Banque centrale européenne et l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).
La proposition phare de François Asselineau est le « Frexit », la sortie de la France de l’Union européenne, assortie d’une sortie de l’OTAN. « Il faut bien que les Français comprennent que l’Union européenne, c’est la face civile d’une même médaille dont la face militaire s’appelle l’OTAN », a-t-il expliqué sur le plateau d’« On n’est pas couché », en septembre 2014, l’une de ses rares interventions médiatiques. François Asselineau s’estime « blacklisté » dans les médias nationaux parce que son discours « dérange ».
Il se défend d’être « nationaliste », préférant le qualificatif de « patriote ». A ceux qui le disent proche du FN idéologiquement, il rétorque, lors de son intervention télévisée :
« Je pense que nous sommes les opposants les plus résolus au FN. Le FN ne propose pas de sortir de l’UE. Nous, nous voulons également sortir de l’OTAN, le Front national n’en parle jamais. J’ajoute aussi que le Front national s’inscrit dans ce que nous dénonçons fondamentalement, c’est-à-dire le choc des civilisations. »
Le candidat de l’UPR dit s’être inspiré du Conseil national de la Résistance pour construire son programme et revendique son antiaméricanisme. Lors d’une réunion publique dans la Somme à la fin d’octobre, il a tenté de démontrer que la taille des nouvelles régions de France a été calquée sur celle des Etats américains : le Nord-Pas-de-Calais et le Maryland ont la même dimension ; de même pour la Nouvelle-Aquitaine et la Caroline du Sud. Le genre de raisonnement qui lui vaut d’être qualifié de complotiste. Celui-ci réfute… se disant victime d’un complot des grands médias pour le faire passer pour un complotiste.
La présentation de son programme pour 2017, « avec actualisation de données chiffrées et quelques chapitres nouveaux » par rapport à celui de 2012, doit avoir lieu vendredi 10 mars.