Marine Le Pen, en meeting à Mirande, dans le Gers, le 9 mars. | PASCAL PAVANI / AFP

Marine Le Pen persiste et signe. La présidente du Front national (FN) a de nouveau dénoncé une « opération politique » vendredi 10 mars, jour de sa convocation, à laquelle elle refuse de se rendre, par un juge d’instruction dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants du parti d’extrême droite au Parlement européen.

« Je suis, moi, victime d’une opération politique menée par le Parlement européen depuis plus de trois ans. J’ai demandé moi-même la désignation d’un juge d’instruction dans cette affaire il y a plus d’un an, elle a été refusée. Comme par hasard cette agitation arrive à quelques jours de l’élection présidentielle, personne n’est dupe », a déclaré Marine Le Pen sur France Bleu Berry. « Certains veulent instrumentaliser la justice pour interférer dans cette élection présidentielle, je ne participerai pas à cette instrumentalisation, les choses sont très claires », a ajouté l’eurodéputée.

« Laxisme » de la justice

Si l’immunité parlementaire de la dirigeante d’extrême droite n’a pas été levée dans cette enquête sur des emplois fictifs présumés, en revanche Marine Le Pen n’en bénéficie plus dans une affaire de diffusion des images d’exactions de l’organisation Etat islamique sur son compte Twitter, datant de décembre 2015.

« Si l’immunité parlementaire existe, c’est précisément parce que les législateurs sont conscients que le pouvoir peut être amené à se servir de la justice pour tenter de gêner ou de persécuter un opposant politique. »

Son directeur de campagne, David Rachline, a, lui, assuré sur RMC-BFM-TV que « Marine répondra[it] de manière extrêmement claire, quand le moment sera venu ». Quant à Gilbert Collard, député apparenté FN et avocat, il a estimé sur LCI que « les juges se mett[ai]ent en situation d’anticonstitutionnalité » car, selon lui, ils « violent le principe constitutionnel de l’immunité » :

« Aucun magistrat respectueux des lois ne devrait convoquer un parlementaire tant que l’immunité n’est pas levée. »

Mme Le Pen a par ailleurs dénoncé le « laxisme » de la justice face aux violences, jugeant que « tous les Français se rendent compte qu’aujourd’hui il y a des voyous, des racailles, qui vivent en toute impunité qui se permettent de faire tout et n’importe quoi ».

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