La journée de Donald Trump : les procureurs appelés à démissionner
La journée de Donald Trump : les procureurs appelés à démissionner
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le ministère américain de la Justice a demandé aux 46 procureurs nommés par l’administration précédente et toujours en place de quitter leurs fonctions. Une procédure habituelle mais exécutée de manière plus abrupte.
Un trader de Wall Street porte une casquette « Trump », le 10 mars. | Drew Angerer / AFP
Le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions, a réclamé vendredi 10 mars la démission des 46 derniers procureurs fédéraux nommés par l’administration Obama encore en poste, dont celui de Manhattan, Preet Bharara, auquel Donald Trump avait demandé en personne de conserver ses fonctions en novembre. Bien que les procureurs fédéraux occupent des postes politiques et que leur remplacement soit classique en cas d’alternance, il est rare qu’une administration fasse ainsi table rase du passé.
Dans les précédentes administrations, les présidents demandaient généralement le départ des procureurs graduellement, afin de ne pas trop perturber le traitement des affaires en cours. Certains, nommés par un prédécesseur, étaient même autorisés à rester, comme le procureur de Baltimore, nommé par Georges W. Bush et maintenu par Barack Obama.
Preet Bharara, qui supervise quelques-unes des affaires criminelles et financières les plus sensibles du pays avait été reçu par Donald Trump le 30 novembre à la Trump Tower, à New York. Ce dernier avait déclaré après leur entretien qu’il avait accepté de rester en poste.
- Nouvelle procédure « anti-ban »
Plusieurs grandes organisations de défense des droits civiques et des réfugiés ainsi que des particuliers ont annoncé le dépôt d’un recours en justice contre le décret migratoire du président Donald Trump, renforçant la bataille judiciaire déjà engagée par plusieurs Etats américains.
« Passer une nouvelle couche de peinture sur l’interdiction d’entrée des musulmans (« muslim ban ») ne règle pas le problème fondamental qui est que la Constitution et nos lois interdisent la discrimination religieuse », a déclaré un responsable de la puissante association de défense des droits civiques ACLU, Omar Jadwat, dans un communiqué. « Plus le président Trump s’aventurera sur cette voie, plus clairement il apparaîtra qu’il viole cette règle de base », ajoute-t-il.
- Coopération avec le Canada
Le Canada et les Etats-Unis ont décidé de coopérer pour déterminer les causes de l’afflux de migrants traversant la frontière illégalement, a annoncé le ministre canadien de la Sécurité publique, Ralph Goodale, à l’issue d’une rencontre avec son homologue américain John Kelly. « Personne ne suggère la construction d’un mur le long de la frontière canadienne », a-t-il ajouté, référence implicite à la décision du président Donald Trump d’ériger un mur à sa frontière avec le Mexique.
La plupart des migrants qui traversent illégalement la frontière canado-américaine étaient présents en toute légalité sur le sol américain, et « beaucoup ont seulement été aux États-Unis pour une courte période, quelques jours, avant de venir au Canada », a estimé John Kelly sur CBC. D’ailleurs, « je ne comprends pas vraiment » pourquoi des migrants effectuent un tel trajet depuis leur pays d’origine, a-t-il ajouté.
- Consultations sur la santé
Donald Trump a continué ses consultations pour promouvoir la réforme républicaine du système de santé. Il a reçu plusieurs responsables républicains de la Chambre des représentants pour évoquer le destin du projet d’abrogation d’« Obamacare », la loi de 2010 signée par son prédécesseur à la Maison Blanche.
« Nous devons agir maintenant pour protéger les Américains de l’explosion du désastre Obamacare », a-t-il déclaré. « C’est le moment, nous travaillons tous ensemble ».
Toute la semaine, le chef de l’Etat américain a rencontré des parlementaires républicains, alliés modérés et opposants conservateurs au texte débattu depuis cette semaine à la Chambre. Les conservateurs espèrent encore convaincre le président de tirer vers la droite la législation de remplacement.
- L’emploi en hausse, bientôt les taux d’intérêts ?
Les robustes créations d’emplois en février aux Etats-Unis, dopées par un climat doux mais aussi par l’optimisme des entreprises après l’élection de Donald Trump, ouvrent la voie à une nouvelle hausse des taux d’intérêt la semaine prochaine. L’économie américaine a créé 235 000 emplois nets le mois dernier, alors que les analystes en attendaient 188 000, selon les données publiées vendredi par le département du Travail. Le taux de chômage a perdu un dixième de point à 4,7 %.
Gary Cohn, le président du Conseil économique de la Maison Blanche, s’est gargarisé : « C’est un chiffre parfait. Nous avons dit que nous voulions ramener les emplois (aux Etats-Unis). Ce chiffre reflète ce que l’on essaye de faire », a-t-il assuré sur la chaîne CNBC.
Donald Trump a retwitté le commentaire du site conservateur Drudge Report, « Great Again », en référence à son slogan de campagne.
GREAT AGAIN: +235,000 https://t.co/GkockGNdtC
— DRUDGE_REPORT (@DRUDGE REPORT)
- Abbas
Le président américain a invité son homologue palestinien Mahmoud Abbas à venir prochainement à la Maison Blanche pour trouver les moyens de relancer l’effort de paix moribond avec Israël, a indiqué la présidence palestinienne.
Au cours de leur premier entretien téléphonique depuis l’investiture de M. Trump le 20 janvier, le président américain a convié M. Abbas à venir « bientôt pour discuter des moyens de reprendre le processus politique », a dit la présidence palestinienne citée par l’agence officielle Wafa. M. Trump a affirmé son « engagement en faveur d’un processus de paix conduisant à une paix véritable entre Palestiniens et Israéliens », a-t-elle ajouté.