Suicide d’un détenu à Amiens : l’Etat condamné
Suicide d’un détenu à Amiens : l’Etat condamné
Le Monde.fr avec AFP
Déjà condamné en 2016 dans une affaire similaire, l’Etat a été à nouveau condamné à verser 40 000 euros à la famille d’un détenu qui s’était suicidé en 2011.
Le détenu, qui avait été incarcéré en 2010 pour une peine de quatorze mois, avait été retrouvé mort dans sa cellule le 3 mars 2011. Il avait avalé une boîte de médicaments. | FRED TANNEAU / AFP
Le tribunal administratif d’Amiens a condamné l’Etat à verser 40 000 euros à la famille d’un détenu qui s’était suicidé en 2011 à la prison d’Amiens, en réparation du préjudice moral, selon un jugement que l’AFP a pu consulter lundi 13 mars.
Le détenu de 41 ans, qui avait été incarcéré en 2010 pour une peine de quatorze mois, avait été retrouvé mort dans sa cellule le 3 mars 2011. Il avait avalé une boîte de médicaments.
« Les membres du personnel de surveillance, pourtant informés pour certains que M. C. suivait un traitement médicamenteux contre une addiction, ont (…) mal apprécié la situation en ne contactant pas immédiatement le service médical de garde », note le tribunal dans son jugement du 7 mars.
« Faute de vigilance »
Des rondes supplémentaires durant la nuit ont toutefois été mises en œuvre, nuance le tribunal. Mais, les requérants « sont fondés à soutenir que l’administration pénitentiaire a, en s’abstenant non seulement de prévenir le médecin le soir du 2 mars mais également de relater l’incident à l’équipe de jour le lendemain matin, commis une faute de vigilance (…) », poursuit le jugement.
Les plaignants réclamaient une somme globale de 330 000 euros, estimant que la mort de M. C. était imputable à l’administration pénitentiaire, en raison notamment de surveillants en sous-effectifs et l’absence de personnel médical la nuit.
Le tribunal administratif d’Amiens avait déjà condamné l’Etat en mars 2016 à verser 40 000 euros aux parents et au frère d’un détenu qui s’était pendu en 2012 dans la prison de Liancourt (Oise), pour « faute de vigilance ».