Liaisons troubles entre François Fillon et le milliardaire libanais Fouad Makhzoumi
Liaisons troubles entre François Fillon et le milliardaire libanais Fouad Makhzoumi
« Mediapart » révèle que l’homme d’affaires figure parmi les clients de la société du candidat, 2F Conseil. Un contrat aurait été signé début 2016.
Le président de FPI, Fouad Makhzoumi, au Forum Economique et Financier pour la Méditerranée, à Milan, le 21 juillet 2009. | GIUSEPPE CACACE / AFP
A quelques mois de la primaire, François Fillon a signé un contrat avec le milliardaire libanais Fouad Makhzoumi, via sa société 2F Conseil, révèle Mediapart mardi 14 mars. « Il était déjà candidat LR [Les Républicains] à la présidentielle », précise le site. Une information confirmée par la conseillère en communication de M. Fillon, Myriam Lévy.
Basée à Dubaï, aux Emirats arabes unis, la société présidée par M. Makhzoumi, FPI (Future Pipe Industries), « figure parmi les leaders mondiaux de la fourniture de pipelines ».
Nouvelles révélations de @mediapart dans l'affaire Fillon : son client milliardaire proche de l'Arabie saoudite https://t.co/wolboM6bkR
— edwyplenel (@Edwy Plenel)
Des liens anciens
Le milliardaire et le candidat entretiendraient des liens de longue date. « Le Libanais avait d’ailleurs offert un banquet en l’honneur de son “ami” Fillon à Beyrouth en décembre 2014 », ajoute Mediapart. Sunnite, ayant longtemps vécu en Arabie saoudite, M. Makhzoumi est décrit par le site Intelligence Online comme « le poisson pilote » du député de Paris au Moyen-Orient.
Sa famille soutient le parti conservateur en Grande-Bretagne, par des dons. L’ancien ministre britannique Jonathan Aitken a dû démissionner, en 1995, parce qu’il n’aurait pas déclaré ses liens avec l’intéressé, avant d’être condamné en 1999 pour parjure.
En France, le candidat de la droite « a-t-il empoché des fonds de la part de FPI sur la base du contrat signé au début de l’année 2016 ? Et à quelle hauteur ? », s’interroge le site d’information en ligne.
Mystère sur la mission
Un consultant de FPI en France, Régis Lefebvre, admet des versements, mais limités : « s’il a gagné 10 000 ou 20 000 euros, ça s’arrête là. » D’après Mediapart, le contrat prévoyait une « grosse prime de résultat », non touchée au final. Et celui-ci « est clos puisque 2F Conseil n’a plus d’activité depuis le 31 décembre 2016 », a déclaré Mme Lévy à nos confrères.
Mais le mystère reste entier sur la nature de la mission confiée à François Fillon. Un éventuel conflit d’intérêt n’est pas à exclure. D’après les comptes de sa société 2F Conseil, le député a touché plus de 750 000 euros en salaires et bénéfices entre juin 2012 et décembre 2015.
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