Hommages aux victimes de Mohamed Merah, à Toulouse, dimanche 19 mars. | PASCAL PAVANI / AFP

Cinq ans après les attentats perpétrés par Mohamed Merah, des hommages solennels ont été rendus, dimanche 19 mars, à Toulouse, aux sept victimes, dont trois enfants juifs, et aux blessés, du « tueur au scooter ».

« Aujourd’hui, cinq ans après, la douleur et l’effroi demeurent en nous. Ils n’ont pas disparu, ils ne se sont pas apaisés avec le temps. Cinq ans après la tragédie, il nous est impossible d’oublier », a déclaré Bruno Le Roux, ministre de l’intérieur lors de la cérémonie d’hommage à l’école juive Ozar Hatorah, rebaptisée Ohr Torah. « Comme vous, la République n’oublie pas. Elle se souvient de ses enfants emportés dans la nuit du terrorisme à Toulouse et Montauban », a ajouté le ministre, sans jamais prononcer dans son discours le nom du djihadiste.

« C’est à Toulouse et à Montauban que tout a commencé »

Le 11 mars, à Toulouse, Merah a tué le maréchal des logis chef Imad Ibn Ziaten, 30 ans. Quatre jours plus tard, le 15 mars, à Montauban, il avait assassiné le caporal Abel Chennouf, 25 ans, et Mohamed Legouad, première classe de 23 ans. Grièvement blessé, Loïc Liber, première classe de 27 ans, est depuis tétraplégique.

Enfin, le 19 mars, le jeune homme avait attaqué l’école confessionnelle toulousaine, où était scolarisée la fille d’un de ses avocats. Le visage caché par son casque de motard, il a exécuté le « rav » (professeur de religion) Jonathan Sandler, 30 ans, ses deux fils Arieh, 5 ans, et Gabriel, 4 ans, ainsi que Myriam Monsonégo, 7 ans, la fille du directeur. Aaron Bryan Bijaoui, 15 ans, avait été blessé.

Merah, qui se proclamait « combattant d’Al-Qaïda » et filmait ses actes avec une GoPro, a été abattu par les forces de l’ordre le 22 mars à Toulouse.

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« Il y a cinq ans, la France pour la première fois depuis longtemps, était à nouveau frappée par la barbarie terroriste. Pour la première fois depuis longtemps, nous étions confrontés à la terreur. C’est à Toulouse et à Montauban que tout a commencé », a rappelé le M. Le Roux.

Le ministère de l’intérieur, Bruno Le Roux, dépose une gerbe à Toulouse près de la plaque rendant hommage aux victimes de Mohamed Merah, dimanche 19 mars. | PASCAL PAVANI / AFP

« Comme bien souvent dans l’histoire, les premières cibles furent des juifs et des soldats. Des Français juifs assassinés parce qu’ils étaient juifs. Des militaires français, tombant sous les balles parce qu’ils portaient l’uniforme. » Et face à cette « barbarie », le ministre de l’intérieur s’est félicité de la « fermeté absolue avec laquelle les Français ont refusé d’entrer dans la spirale de la division, comme l’auraient souhaité nos ennemis ».

« Jusqu’au dernier, nous les traquerons »

« Jamais, jamais il n’y aura de refuge sur le sol national pour les terroristes qui s’en prennent à nos enfants, à nos proches, à nos amis, à nos policiers et à nos soldats. Jusqu’au dernier, nous les traquerons. Jusqu’au dernier, nous les jugerons », a insisté M. le Roux, tout en ajoutant :

« De même, quiconque se rend coupable d’actes antisémites ou racistes sera inlassablement recherché, arrêté et traduit en justice. »

Les hommages à l’école, marqués par des prières et des chants, ont rassemblé plus d’un millier de personnes. L’arbre de vie, une sculpture offerte par l’artiste Charles Stratos, a été dévoilé. Un moment de recueillement avec énoncé de toutes les victimes et dépôt de gerbes a ensuite eu lieu près du Capitole.

La commémoration dans l’école juive est une première. Auparavant, il n’y avait eu qu’une rencontre d’élèves avec François Hollande accompagné du premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, en novembre 2012.