Affelnet : comment fonctionne le logiciel d’affectation dans les lycées
Affelnet : comment fonctionne le logiciel d’affectation dans les lycées
Par Séverin Graveleau
Pour entrer au lycée, les critères d’affectation et barèmes de points varient fortement selon les académies. Voici les principaux.
Lycée Charlemagne, à Paris, dans le 4e arrondissement, en 2016. | FRANCOIS GUILLOT / AFP
La procédure d’Affectation des élèves par le Net (Affelnet), permet chaque année à des centaines de milliers d’élèves en classe de troisième d’effectuer leurs vœux d’entrée au lycée, en seconde générale, technologique ou professionnelle. Mis en place en 2008, le logiciel visait initialement à rendre plus transparentes les affectations dans les lycées et favoriser la mixité sociale. Ce sont du moins les vertus que lui attribue l’administration.
Car du côté des parents, le barème permettant de faire remonter le dossier de leur enfant dans la pile de candidatures que reçoivent les lycées est souvent source de stress. D’autant plus dans les très grandes villes où les familles ont la possibilité de postuler à un plus grand nombre d’établissements. Tour d’horizon du fonctionnement de l’outil.
Comment fonctionne Affelnet ?
L’algorithme utilisé par Affelnet permet de classer les vœux d’orientation de tous les élèves de troisième afin de leur proposer une place dans un lycée, sans notion de « premier arrivé, premier servi ». Selon les académies, l’élève et sa famille ont la possibilité d’inscrire, à partir du mois de mai, de trois à huit vœux. Un vœu équivaut à un établissement, sauf pour la filière professionnelle où il correspond à une formation spécifique dans un établissement.
L’affectation de l’élève se fait en fonction de ces vœux exprimés et des capacités d’accueil des établissements, plus contraintes dans les grandes villes. Mais surtout selon un barème et des critères arrêtés par chaque académie : une spécificité qui oblige parents et jeunes à consulter minutieusement le site Internet de leur rectorat pour connaître le fonctionnement local.
Quels sont les critères utilisés ?
Un nombre de points est attribué à chaque vœu de l’élève en fonction du barème décidé au sein de l’académie. Ensuite un classement de l’élève est effectué par le rectorat dans chacun des établissements demandés. Celui-ci peut être tout en haut de la pile de dossiers dans un lycée, et beaucoup plus bas dans un autre. Le processus s’arrête quand l’élève peut être affecté dans son vœu de rang le plus élevé. Tous les vœux suivants disparaissent alors, ce qui libère des places pour les autres élèves qui voient leur dossier remonter.
A savoir que pour certains établissements, l’affectation ne dépend pas du classement Affelnet, mais d’une procédure spécifique. C’est le cas, par exemple, à Paris pour les lycées Henri-IV ou Louis-le-Grand, qui bénéficient d’une dérogation au droit commun, mais aussi pour certaines sections internationales ou formations rares, dont la liste se trouve sur le site du rectorat.
Le lieu d’habitation
Parmi les principaux critères utilisés par les académies figure le lieu d’habitation de l’élève. Sont partout favorisés les élèves vivant dans la zone géographique de l’établissement demandé. Celle-ci est à chaque fois précisée sur les sites des rectorats. A Paris, ce sont 600 points qui sont attribués d’office lorsque l’élève postule dans un lycée de son secteur (il y a quatre secteurs dans Paris), sur les 1 500 points au total que peuvent rapporter les trois principaux critères. Difficile dans ces cas-là d’espérer entrer dans un lycée situé hors de cette zone. A Bordeaux, le lieu de résidence comptera pour 1 500 points, contre 5 000 à Lyon, etc. (Attention : ce nombre de points ne peut s’apprécier qu’au regard de chaque barème local.)
Dans l’enseignement professionnel ce critère n’est pas pris en compte. Les résultats scolaires dans certaines disciplines sont, en revanche, plus importants.
Les résultats scolaires
Dans nombre d’académies, les résultats scolaires sont le deuxième critère le plus important pour valoriser le dossier d’un élève. A Paris ils comptent pour 600 points. Sont prises en compte les notes présentes sur les bulletins trimestriels de troisième dans les différentes matières (français, maths, etc.). L’académie va ensuite appliquer une formule mathématique à ces notes pour les « lisser » afin de ne pas défavoriser les élèves dont les enseignants notent plus sévèrement.
Nouveauté 2017, qui ne devrait pas aider les familles à mieux comprendre le fonctionnement de la machine Affelnet, devra dorénavant aussi, en plus, être prise en compte l’évaluation des huit composantes du socle commun de connaissances (maîtrise du français écrit et oral, arts, sciences, sport, etc.), que tout élève est censé connaître en fin de troisième.
Le statut de boursier
Parmi les autres critères susceptibles d’accorder des points bonus aux élèves figure le statut de boursier. Outil de mixité sociale par excellence, ou en tout cas défendu en tant que tel par la rue de Grenelle, ce dernier fait débat pour l’acceptation dans les lycées à Paris. Jusqu’à aujourd’hui, il accorde 300 points d’office aux élèves. De quoi faire remonter nombre de leurs dossiers dans certains établissements. Et faire naître la polémique, comme en 2016 au lycée Turgot (Paris 3e) où 83 % des admis en seconde étaient boursiers.
Selon les informations du journal Le Figaro, le rectorat de Paris envisagerait cette année de plafonner à 50 % le nombre de boursier par établissement.
Les autres critères susceptibles, selon les académies, d’accorder des points bonus aux élèves
- Avis du chef d’établissement d’origine. Pour la voie professionnelle uniquement.
- Bonus vœu numéro 1. Accordant des points supplémentaires si l’établissement est le premier vœu de l’élève. Il a vocation à favoriser la prise en compte de sa motivation dans la hiérarchisation de ses vœux.
- Rapprochement de fratrie. Si un frère ou une sœur est déjà scolarisé dans l’établissement.
- En limite de zone géographique. Elèves dont le domicile est proche de l’établissement souhaité, même si en dehors du secteur géographique de rattachement.
- Bonus filière. Par exemple pour des élèves de troisième préparatoire à l’enseignement professionnel vers un lycée pro.
- Handicap ou suivi médical.
- Sportif de haut niveau.
- Elèves de langue maternelle non française et nouvellement arrivés.
- Etc.
Si les critères varient fortement selon les académies, le calendrier d’Affelnet est partout similaire. Avant la fin du mois de mai, le collège d’origine valide les fiches de vœux transmises par les familles et les entre dans le logiciel qui les « mouline » durant la seconde quinzaine de juin. Les élèves reçoivent leur notification d’affectation juste après la fin des épreuves du brevet des collèges (le 30 juin pour la session 2017). Pour ceux n’ayant pas encore reçu d’affectation, un deuxième tour d’Affelnet a lieu au début du mois de juillet.
A titre d’illustration, voici la vidéo d’explication du fonctionnement d’Affelnet dans l’académie de Paris :
AFFELNET : COMMENT ÇA MARCHE ? - Inscription et affectation au lycée
Durée : 05:23