La Corée du Nord rate le test d’un missile
La Corée du Nord rate le test d’un missile
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
L’inquiétude monte sur la scène internationale après toute une série de tirs de missiles par la Corée du Nord, qui a aussi mené en 2016 deux essais nucléaires.
La Corée du Nord procède à ces tests divers au moment où Washington et Séoul mènent leurs exercices militaires annuels conjoints. | AP
La Corée du Nord a raté, mercredi 22 mars, un nouvel essai de tir de missile, deux semaines après le lancement de quatre engins présenté par Pyongyang comme un exercice en vue d’une attaque contre les bases américaines au Japon, selon Séoul et Washington.
Le tir du missile a eu lieu à partir d’une base aérienne dans le port oriental de Wonsan, mais il « a vraisemblablement échoué », a affirmé le ministère de la défense sud-coréen dans un communiqué. « Nous sommes en train d’analyser le type de missile utilisé ». L’armée américaine a confirmé le ratage, déclarant que l’engin avait explosé peu après son lancement.
La Corée du Nord a tiré récemment une salve de quatre missiles balistiques dont trois ont fini leur course dangereusement près du Japon, Pyongyang expliquant qu’il s’agissait d’un exercice en vue d’une attaque contre les bases américaines dans l’archipel.
Dimanche, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a supervisé en personne l’essai « réussi » de ce qui a été présenté par Pyongyang comme étant un nouveau moteur de fusée ; engin qui peut aisément être modifié afin d’être utilisé sur un missile. Séoul juge qu’il s’agit-là du signe que la Corée du Nord fait des « progrès significatifs » dans le domaine balistique.
La Corée du Nord procède à ces tests divers au moment où Washington et Séoul mènent leurs exercices militaires annuels conjoints. Ces manœuvres ne manquent jamais d’irriter Pyongyang, qui les considère comme la répétition générale d’une invasion. L’émissaire des Etats-Unis pour le programme nucléaire nord-coréen, Joseph Yun, doit aussi rencontrer son homologue sud-coréen à Séoul pour discuter de la réponse à apporter au programme militaire de Pyongyang.
Changement de stratégie à Washington
Le test de moteur de dimanche était apparemment destiné à coïncider avec la tournée en Asie du nouveau secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, qui a prévenu que les tensions régionales avaient atteint « des niveaux dangereux ».
Constatant « l’échec » de la politique menée jusqu’à présent pour convaincre Pyongyang de renoncer à ses ambitions nucléaires, Washington a décidé de tourner la page de la politique de « patience stratégique » en cours sous l’administration Obama, a annoncé M. Tillerson. Une action militaire américaine est une « option sur la table » en cas d’escalade, a-t-il averti.
Pyongyang assure que son programme est purement défensif face à des « ennemis hostiles », y compris la Corée du Sud et les Etats-Unis. La Corée du Nord n’a pas testé pour l’instant d’ICBM (missile balistique intercontinental), capable de franchir l’océan Pacifique.
Son missile de longue portée Musudan a une portée théorique allant de 2 500 à 4 000 kilomètres, lui permettant d’atteindre la Corée du Sud ou le Japon, et dans la fourchette haute, les bases militaires américaines de l’île de Guam.
Cet engin a été testé huit fois en 2016, une seule fois avec succès. En juin, un Musudan tiré à partir de la côte orientale de la péninsule a parcouru 400 kilomètres et a été salué par Kim Jong-un comme la preuve que son pays pouvait frapper des bases américaines « sur le théâtre d’opérations du Pacifique ».
D’après le journal New York Times, le gouvernement américain de l’ancien président Barack Obama avait intensifié ses cyberattaques contre la Corée du Nord afin de saboter ses missiles avant ou juste après leur lancement.