Selon l’ONU, 6,2 millions de Sud-soudanais ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence, apportée par les travailleurs humanitaires. | STRINGER / AFP

Selon l’ONU, il s’agit de l’attaque la plus meurtrière à frapper des humanitaires depuis le début de la guerre civile au Soudan du Sud. Six travailleurs humanitaires ont été tués dans une embuscade, ont annoncé dimanche 26 mars les Nations unies.

« Au moment où les besoins humanitaires ont atteint un niveau sans précédent, il est totalement inacceptable que ceux qui tentent d’apporter de l’aide soient attaqués et tués », a déclaré dans un communiqué Eugene Owusu, du Bureau pour la coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), se disant « horrifié et indigné par [ces] meurtre[s] odieux ».

Les travailleurs humanitaires – dont l’Ocha ne précise ni la nationalité ni l’organisation à laquelles ils appartenaient – ont été tués alors qu’ils voyageaient depuis Juba, la capitale, vers Pibor, une ville de l’est du pays.

Une source humanitaire travaillant dans le pays a affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat que les victimes étaient trois Kényans et trois Sud-Soudanais travaillant pour une ONG locale. Leur voiture tout terrain a été stoppée sur la route par des individus non identifiés, et « ils ont été extraits de leur véhicule et tués par balle ».

Famine déclarée dans le nord du pays

Plus de 100 000 personnes souffrent actuellement de la famine, dans le nord du Soudan du Sud, une conséquence de la guerre civile qui ravage le pays depuis décembre 2013. Cette guerre civile oppose les partisans du président Sakva Kiir (de l'ethnie dinka), à ceux de son rival, l'ex vice-président Riek Machar (de l'ethnie nuer). Les autorités empêchent les humanitaires d'accéder à certaines zones, principalement celles tenues par l'opposition, peuplées en majorité de Nuers.

Selon l’ONU, 6,2 millions de Sud-soudanais ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence, soit la moitié de la population.

Il s’agit de la troisième attaque d'humanitaires depuis le début du mois. Un travailleur du secteur de la santé et un patient ont été tués dans l'attaque d'un convoi le 14 mars dans le centre, dans la ville de Yirol touchée par une épidémie de choléra, et début mars dans le nord du pays, des personnels locaux d'une ONG internationale avaient été enlevés par des rebelles et relâchés quatre jours plus tard, selon l'Ocha.

Comprendre la situation au Soudan du Sud
Durée : 05:30