Des membres du groupuscule néonazi des Loups blancs au tribunal correctionnel d’Amiens le 27 mars. | FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Le tribunal correctionnel d’Amiens a condamné, jeudi 30 mars, à neuf ans de prison Jérémy Mourain, le « chef » du groupuscule néonazi White Wolves Klan (WWK – Clan des loups blancs), avec privation pendant cinq ans de droits civiques.

Dix-sept autres membres ou sympathisants de ce groupuscule étaient jugés. Parmi eux, Serge Ayoub, ancien chef des skinheads d’extrême droite parisiens et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) : ce dernier, qui était accusé de complicité de violences aggravées pour avoir donné l’ordre à Jérémy Mourain d’attaquer un groupe rival en 2012, a été relaxé. Treize peines de prison ferme ont par ailleurs été prononcées, dont onze sont aménageables devant un juge d’application des peines.

Les prévenus, âgés de 22 à 53 ans, devaient répondre de 35 infractions – violences avec arme, dégradations de biens notamment par incendie et vols aggravés – commis entre 2012 et 2014. « Ces faits visaient des groupuscules rivaux, des personnes d’origines étrangères et des personnes qui ne respectaient pas les règles du clan », selon l’enquête menée par la gendarmerie. Un seul d’entre eux comparaissait libre, seize autres ayant été placés sous contrôle judiciaire, tandis que Jérémy Mourain est en détention provisoire depuis mars 2015.

Créé au début de 2013 à Ham (Somme), le WWK est né sur les cendres de Troisième Voie, autre groupuscule qui avait à sa tête Serge Ayoub. Cette organisation avait été dissoute en juillet 2013 par décret du gouvernement après la mort du militant d’extrême gauche Clément Méric en juin 2013 à Paris, à la suite d’une rixe dans laquelle étaient impliqués certains de ses membres.