Stade Pierre-Mauroy : le président de la Métropole européenne de Lille placé en garde à vue
Stade Pierre-Mauroy : le président de la Métropole européenne de Lille placé en garde à vue
Le Monde.fr avec AFP
Une information judiciaire a été ouverte à la fin de 2012 sur les conditions d’attribution du chantier au groupe de BTP Eiffage.
Le président de la Métropole européenne de Lille (MEL), Damien Castelain, a été placé en garde à vue, lundi 3 avril, dans le cadre de l’enquête sur l’attribution de la construction du stade Pierre-Mauroy, a fait savoir le parquet de Lille, confirmant une information de La Voix du Nord.
Le projet du grand stade de Lille, inauguré à l’été 2012, a été développé sous les présidences successives à la communauté urbaine de Lille (Ex-MEL) de Pierre Mauroy et Martine Aubry. L’enceinte ultramoderne de 50 283 places héberge principalement les matchs à domicile du LOSC, club de football de Lille, et a accueilli des matchs de l’Euro 2016.
Pour ce marché de 314 millions d’euros, selon la Métropole européenne de Lille, Eiffage était en concurrence avec le consortium Norpac-Bouygues, qui proposait un projet à 268,5 millions d’euros, et avec Vinci et son projet à 324 millions d’euros.
Une information judiciaire a été ouverte à la fin de 2012 sur les conditions d’attribution du chantier au groupe de BTP Eiffage, à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction déposée en décembre 2010 par Eric Darques, ex-élu (RPF) de Lambersart (Nord).
« Trafic d’influence »
M. Darques s’était étonné que le projet d’Eiffage présentant, selon lui, un surcoût de « 108,5 millions d’euros » par rapport au projet du groupe Norpac-Bouygues, ait été choisi. Pour la Métropole de Lille, « l’affirmation d’un surcoût du prix de 108,5 millions d’euros », avancée par M. Darques, constitue une triple « contre-vérité » : « Elle ne correspond en rien à la réalité des offres, elle fait totalement silence sur le fait qu’il s’agit de projet radicalement différents, elle est contraire aux réalités du contrat signé et au mécanisme de rémunération d’Eiffage. »
La MEL a été mise en examen le 15 novembre 2016 en tant que personne morale pour favoritisme, et l’enquête a été élargie en décembre 2016 aux chefs de « corruption » et de « trafic d’influence ».
Selon le parquet, cinq personnes sont actuellement en garde à vue dans ce dossier.