Fessenheim : colère des antinucléaires, satisfaction localement
Fessenheim : colère des antinucléaires, satisfaction localement
LE MONDE ECONOMIE
Greenpeace a été le premier à dénoncer la décision d’EDF. Les élus locaux sont satisfaits du report. Pour l’Allemagne, c’est « une grande déception ».
Greenpeace a été le premier à dénoncer la décision d’EDF de fermer sous condition la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), contrairement à l’engagement de François Hollande de le faire pendant son quinquennat.
« Combien de temps encore l’entreprise publique criblée de dettes va-t-elle décider seule de la politique énergétique de la France, poser des conditions et risquer la sécurité et les finances des Français sans qu’aucun gouvernement ne puisse rien faire ou dire ? », déplorait, dans un communiqué, jeudi 6 avril, Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire au sein de l’organisation non gouvernementale.
Un constat assez proche pour Michèle Rivasi : « Le pouvoir politique a perdu tout pouvoir vis-à-vis d’EDF », estimait sur BFM-TV la députée européenne Europe Ecologie-Les Verts, rappelant que l’Etat détient 83 % de l’entreprise publique. « Il n’y a plus de démocratie en France dans le nucléaire. »
« Un camouflet »
A l’inverse, Eric Straumann, député Les Républicains (LR) et président du conseil départemental du Haut-Rhin, tout en se félicitant de ce report, a salué « tout particulièrement la décision responsable des représentants des salariés et des responsables d’EDF…, malgré la forte pression exercée par le gouvernement ».
Selon lui, « le processus de fermeture précipitée et électoraliste voulu par le gouvernement et conduit une nouvelle fois sur le dos de l’Alsace est stoppé ». Pour le maire LR de Mulhouse, Jean Rottner, ce report est un « camouflet pour François Hollande et [la ministre de l’environnement et de l’énergie] Ségolène Royal ». Le conseil d’administration d’EDF « a refusé d’entériner le choix de rayer d’un trait de crayon, par simple opportunisme électoraliste, la vie des milliers de personnes qui dépendent de l’activité de la centrale », apprécie l’élu LR.
En Allemagne, la décision a suscité « une grande déception ». « Une occasion a été manquée », a regretté Rita Schwarzelühr-Sutter, la secrétaire d’Etat, membre du SPD, chargée de la sécurité nucléaire. « Nous attendons du gouvernement français qu’il prenne ses responsabilités et s’assure que la fermeture de la centrale soit mise en place rapidement », ajoute-t-elle dans un communiqué.