Le gendarme financier du Royaume-Uni – la Financial Conduct Authority (FCA) – et le régulateur bancaire – la Prudential Regulation Authority (PRA) – ont ouvert une enquête sur la banque britannique Barclays et son directeur général, Jes Staley, déclare la banque dans un communiqué, lundi 10 avril.

Il est reproché à M. Staley d’avoir tenté de retrouver l’identité de l’auteur d’une lettre envoyée en juin 2016 faisant part d’inquiétudes « de nature personnelles » concernant un cadre de Barclays qui venait d’être recruté. Le code de conduite de la banque incite ses employés à signaler toute pratique qui leur semblerait inappropriée, en leur garantissant l’anonymat.

Le conseil d’administration a découvert l’affaire début 2017 et a rapidement diligenté une enquête externe avec un cabinet d’avocat, tout en saisissant la FCA et la PRA.

Première sanction

Pour sa défense, la banque, en l’occurrence le conseil d’administration, explique que M. Staley ignorait que la loi britannique ne l’autorisait pas à retrouver l’identité d’un lanceur d’alerte. Elle ajoute que celui-ci n’a d’ailleurs pas été identifié. Selon Barclays, M. Staley souhaitait protéger un collègue qui a connu des difficultés personnelles dans le passé et dont il pensait qu’il subissait des attaques malhonnêtes.

Dans un communiqué, Jes Staley explique :

« J’ai présenté mes excuses au conseil d’administration de Barclays et accepté ses conclusions selon lesquelles mes actions personnelles dans cette affaire constituaient des erreurs de ma part. J’accepterai aussi la sanction qui semblera appropriée. »

Outre un blâme écrit adressé à M. Staley, le conseil d’administration a décidé de procéder à une baisse « très significative » de sa rémunération variable, dont elle donnera le montant précis une fois les enquêtes conclues.

Américain, ancien de JPMorgan et figure emblématique de la finance mondiale, Jes Staley a touché au total 4,2 millions de livres (4,9 millions d’euros) au titre de l’année 2016, dont 1,3 million de bonus.