Aurore Bergé, toujours en mouvement
Aurore Bergé, toujours en mouvement
M le magazine du Monde
Transfuge du parti Les Républicains, cette ex-Juppéiste a organisé le ralliement à Emmanuel Macron d’une cinquantaine de collaborateurs de droite.
Aurore Bergé : « Un parti, ce n’est pas une caserne. Je ne me suis jamais dit que je ne m’exprimerais pas. » | Hamilton/Réa
La jeune élue de Magny-les-Hameaux (Yvelines), responsable de la campagne digitale du maire de Bordeaux pendant la primaire de la droite, assume son revirement en faveur du leader d’En marche ! pour l’élection présidentielle.
La politique au biberon
Fille d’un couple de comédiens qui ont tous deux « fait Mai 68 », Aurore Bergé dit avoir eu « la chance que [s] es parents [l’]aient intégrée à des conversations d’adultes très jeune ». Enfant, elle ne loupe aucun débat politique et accompagne ses parents dans l’isoloir les jours de vote. « Mon engagement a été évident et naturel. »
Une jeunesse engagée
Née en 1986 à Paris, elle a passé la moitié de son existence à militer à l’UMP. Elle adhère à 16 ans, dans la foulée de la sidération du 21 avril 2002. « J’étais dans un environnement très favorisé, à Versailles. L’indifférence à cet événement m’a frappée à l’époque. A 16 ans, vous ne pouvez pas voter, mon seul levier, c’était un engagement militant dans un parti. »
Pas sa langue dans sa poche
Elue dans les Yvelines, à Magny-les-Hameaux, conseillère nationale à l’UMP, elle est remarquée à ses débuts par les médias pour sa liberté de parole. Elle a plaidé pour le mariage pour tous. Sur son compte Twitter, suivi par 21 000 abonnés, elle n’hésite pas à brocarder les positions de son parti : « Un parti, ce n’est pas une caserne. Je ne me suis jamais
dit que je ne m’exprimerais pas. » Elle claque la porte de LR après la défaite de Juppé et rejoint
le comité politique d’En marche !
Un pied dans le réel
Directrice conseil dans une agence de communication, elle regrette que le monde de l’entreprise ne facilite pas l’investissement dans la vie politique. « J’ai de la chance, on ne m’a jamais reproché mon engagement. » Elle alterne entre jours de congés et journées à rallonge pour mener la campagne. Après ? « On verra. Peut-être candidate aux législatives. Pour l’instant, je suis dans la campagne. »