L’homme violemment extirpé d’un avion de la compagnie américaine United Airlines, à l’origine d’un tollé mondial, souffre d’un nez cassé et d’une commotion et entend poursuivre le transporteur, a annoncé jeudi 13 avril son avocat, Thomas Demetrio.

David Dao a quitté dans la nuit de mercredi à jeudi l’hôpital dans lequel il était soigné depuis l’incident survenu dimanche à Chicago (Illinois, nord), a expliqué M. Demetrio lors d’une conférence de presse.

Les avocats de M. Dao, 69 ans, ont déposé une requête auprès d’un tribunal de Chicago pour que la municipalité (qui gère l’aéroport O’Hare) et United Airlines préservent tous les éléments liés à l’incident. Ils ont précisé que des poursuites allaient suivre.

« Ce procès, entre autres choses, avec un peu de chance, va entraîner non seulement un débat au niveau national mais aussi un débat international sur la façon dont nous allons être traités à l’avenir », a relevé M. Demetrio. « Depuis longtemps, les compagnies aériennes, et United en particulier, nous maltraitent », a-t-il estimé.

Excuses de la compagnie

La mise en ligne de photos et de vidéos montrant des agents de la sécurité aéroportuaire traîner le passager au sol, le visage ensanglanté, dans le couloir de l’avion pour l’expulser d’un vol surbooké entre Chicago et Louisville a suscité l’indignation dans le monde, généré des appels au boycott et fait chuter le titre en Bourse. Après quarante-huit heures de flottement, le président-directeur général de la compagnie a présenté ses excuses.

Dans un communiqué diffusé après la conférence de presse des avocats de M. Dao, la compagnie aérienne a réitéré ses excuses et assuré que des « actions concrètes et immédiates » allaient être mises en œuvre pour que cette « horrible situation » ne se reproduise plus.

A commencer par le non-recours aux forces de l’ordre pour expulser des passagers des avions, sauf en cas de problème de sécurité. Selon ses avocats, M. Dao présente également des lésions aux sinus et a perdu deux dents.

« Mon père se remet maintenant », a commenté Crystal Dao Pepper, une des cinq enfants de l’homme qui vit aux Etats-Unis depuis plusieurs années. « Nous sommes absolument horrifiés et sous le choc de ce qui est arrivé à mon père », a-t-elle confié.

Enquête

Le ministère des transports américain a ouvert mardi une enquête « pour déterminer si la compagnie aérienne a[vait] respecté les règles en matière de surbooking ».

Les compagnies aériennes américaines peuvent contraindre des passagers à quitter des vols surbookés, en échange de dédommagements, si elles ne parviennent pas à trouver suffisamment de volontaires, selon le ministère.

En l’espèce, United Airlines affirme avoir proposé 800 dollars (700 euros) aux passagers prêts à renoncer à leur siège. Mais, faute de volontaires, elle a désigné d’office des passagers devant débarquer.

La compagnie s’est engagée à conduire une enquête interne pour examiner notamment la façon dont ses équipes gèrent les situations de surbooking et sa politique de dédommagements. Les conclusions devraient être publiées le 30 avril.

United Airlines : un passager sorti de force d’un vol surbooké
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