Des manifestants devant la cour de justice de San Francisco où un juge américain a écouté les plaidoiries des avocats représentant San Francisco et le comté de Santa Clara. | Haven Daley / AP

VENDREDI 14 AVRIL

Deux « villes sanctuaires » californiennes ont exposé leurs arguments. Ce vendredi 14 avril, un juge américain a écouté les plaidoiries des avocats représentant San Francisco et le comté de Santa Clara, qui contestent le décret du président Trump visant à priver de fonds fédéraux les collectivités opposées à sa politique anti-immigration. Le magistrat William Orrick, de la cour fédérale de San Francisco, a affirmé qu’il rendrait sa décision « aussitôt que possible ».

Ces deux municipalités ont porté plainte contre le gouvernement de Donald Trump et veulent une injonction pour bloquer le décret, espérant obtenir une redite de la suspension par les tribunaux d’un autre décret qui voulait interdire pour trois mois l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de six pays à majorité musulmane, ainsi que l’arrivée des réfugiés. Les autorités de Santa Clara affirment que le comté pourrait perdre près de 1,7 milliard de dollars à cause de ce mesure. San Francisco perçoit pour sa part jusqu’à 2 milliards de dollars par an de fonds fédéraux.

Les avocats de l’administration Trump ont, pour leur part, assuré vendredi qu’aucune de ces juridictions ne risquait dans l’immédiat de perdre ces financements, ajoutant que le décret voulait seulement les forcer à appliquer les lois sur l’immigration. Le procureur général assistant du gouvernement fédéral Chad Readler a fait valoir que le texte avait une portée « étroite » et ne concernerait qu’un nombre limité d’allocations de fonds du département de la justice ou de la sécurité nationale.

Dave Cortese, président du comité de supervision du comté de Santa Clara, a dit à l’Agence France-Presse que le président Trump avait « deux choix : continuer à jouer à l’éléphant dans un magasin de porcelaine et à signer des décrets et autres qui ne sont pas constitutionnels et sont rejetés par les tribunaux, ou (…) être plus réfléchi ».

LA CITATION DU JOUR

« Avec un président qui ne correspond pas au modèle typique du président des Etats-Unis, davantage d’agents sont nécessaires. Le budget est en perpétuelle évolution, et le Secret Service doit être flexible avec un président qui modifie les règles minute par minute. »

James Reese, un ancien officier des forces spéciales devenu expert en antiterrorisme, a été interrogé sur les frais en sécurité du nouveau président. Cortèges de lourds véhicules aux vitres fumées, tour à Manhattan gardée 24 heures sur 24, week-ends répétés à faire décoller le Boeing 747 Air Force One, protection des cinq enfants du président : la facture de cette énorme prise en charge reste confidentielle mais salée.

LE CHIFFRE DU JOUR

7

C’est le nombre de week-ends que le président américain a passé dans son palace de Mar-a-Lago en Floride, depuis sa prise de fonction, soit depuis 13 semaines.

LA PHOTO DU JOUR

Le « Trump Chicken » va défiler samedi. | MANDEL NGAN / AFP

Un ballon gonflable « Trump Chicken » a été installé vendredi à Washington dans le cadre de la « Tax March ». Ce mouvement demande à Donald Trump qu’il divulgue sa déclaration d’imposition en toute transparence. Des manifestations auront lieu samedi 15 avril dans plus de 100 villes américaines.

EN BREF

  • Les accusations sur les manipulations de taux de change par la Chine levées

Le Trésor américain a admis vendredi que la Chine ne manipulait pas sa monnaie pour doper ses exportations, officialisant un récent revirement de Donald Trump sur la question. Le Trésor prévient toutefois qu’il « surveillera étroitement » les pratiques chinoises en matière de taux de change et appelle par ailleurs Pékin à davantage ouvrir ses marchés aux marchandises et services américains.

Dans son rapport, le Trésor met également de nouveau la pression sur l’Allemagne en faisant part de sa « préoccupation » face au vaste excédent commercial également accumulé par le pays vis-à-vis des Etats-Unis (près de 65 milliards de dollars).

  • Le registre public de la Maison Blanche restera secret

L’administration de Donald Trump a annoncé vendredi qu’elle ne réactiverait pas le registre public en ligne des visiteurs de la Maison Blanche mis en place sous Barack Obama, invoquant des raisons de sécurité et de confidentialité. Ce registre était une mine d’informations pour les médias et organisations non-gouvernementales examinant les éventuels conflits d’intérêts au sein de l’exécutif, même si les responsables de l’administration étaient toujours capables de contourner la règle en rencontrant leurs interlocuteurs ailleurs qu’à Washington.

  • Jim Mattis en tournée au Moyen-Orient la semaine prochaine

Le secrétaire à la défense américain Jim Mattis fera la semaine prochaine une tournée au Moyen-Orient chez plusieurs alliés clef des Etats-Unis. Le chef du Pentagone sera à Riyad mercredi avant de se rendre au Caire puis en Israël où il rencontrera le président Reuben Rivlin, le premier ministre Benyamin Nétanyahou et son homologue Avigdor Lieberman.