Francois Fillon, le 17 avril 2017 à Nice, aux côtés de Christian Estrosi. | VALERY HACHE / AFP

François Fillon s’est déclaré lundi à Nice, lundi 17 avril, « convaincu d’être au second tour ». Le candidat du parti Les Républicains à la présidentielle a promis lors de ce rassemblement « la sécurité partout et pour tous », en décochant de nombreuses flèches à ses principaux adversaires.

« Je veux remettre de l’ordre », a affirmé l’ex-premier ministre lors de sa réunion publique en présence de Christian Estrosi, maire (LR) de Nice et président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca). « Ma politique est simple : la sécurité doit être partout et pour tous » car « protéger les Français, tous les Français, c’est mon projet et le seul qui soit crédible », a-t-il ajouté dans cette ville encore marquée par l’attentat perpétré le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais.

Avant lui, M. Estrosi s’était fait siffler mais aussi applaudir en évoquant la nécessité de « se rassembler ». Le maire de Nice avait réservé, le 2 avril, « un accueil républicain » à Emmanuel Macron (En marche), à la demande de ce dernier.

Alors qu’un voix dissonante dans la salle s’est élevée pendant son discours pour crier « Rends l’argent », M. Fillon a interrompu quelques instants son discours pour lancer « c’est drôle, il suffit qu’il y ait une personne qui émette un jugement critique pour que l’ensemble des médias sorte de la salle et le suive. Une ! ».

Hormis un ou deux cameramen et quelques photographes partis voir ce qui se passait au fond de la salle, la grande majorité des journalistes étaient poutant restés à leur place.

Lors de son meeting, devant environ 5 000 personnes selon les organisateurs, François Fillon a promis de donner aux forces de l’ordre « les moyens dont elles ont impérativement besoin pour faire leur métier », et de « renforcer les moyens de la justice et de la pénitentiaire pour assurer une réelle application des peines ».

« La France open space de M. Macron »

« Quand la justice est virtuelle, c’est la démocratie qu’on affaiblit », a-t-il insisté, réaffirmant son souhait d’abaisser la majorité pénale à 16 ans. Avant de s’en prendre à Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise :

Quand j’entends M. Mélenchon proposer de démanteler les BAC (Brigades anti-criminalité), je lui demande: qui défendra ceux qui habitent des quartiers qu’on appelle pudiquement ’sensible’ ? Qui défendra l’ordre public ? Les parrains ? Les grands frères ? Les hommes de main des cités ,

M. Fillon a également critiqué le Front national de Marine Le Pen qui « prétend en faire son affaire, mais son projet économique est si catastrophique qu’en six mois notre pays serait en faillite ».

Et il a raillé « la France open space de M. Macron et la France bolivarienne jumelée avec Cuba de M. Mélenchon ». Selon lui, ses concurrents, « de M. Macron à M. Hamon, tous craignent de dire qu’ils sont attachés à la culture française de peur que cela passe pour du racisme. Je réfute cette idéologie du déni de soi. L’affirmation du sentiment national n’a rien à voir avec la xénophobie ! »

En visitant quelques heures plus tôt le chantier des travaux de la ligne numéro 2 du tramway niçois, M. Fillon avait affirmé être « absolument convaincu d’être au second tour, parce qu’il y a une volonté d’alternance très forte dans notre pays ». Deux sondages donnent M. Fillon, mis en examen pour détournement de fonds publics notamment, éliminé au soir du premier tour, derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron, mais l’un (Elabe) le donne en baisse à 19,5%, l’autre (OpinionWay-Orpi, pour LesEchos et Radio classique), en hausse à 21%.