Des déplacés de Mossoul s’apprêtent à traverser le Tigre en bateau, à Thibaniya, au sud de Mossoul, le 16 avril. | MUHAMMAD HAMED / REUTERS

Près d’un demi-million de personnes ont quitté leur logement à Mossoul depuis le début, il y a six mois, de l’offensive des forces irakiennes pour reprendre la grande ville du nord de l’Irak à l’organisation Etat islamique (EI), a fait savoir l’Organisation des nations unies (ONU) lundi 17 avril.

« Le volume de civils fuyant Mossoul est ahurissant », écrit Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l’ONU en Irak, dans un communiqué. Lancée le 17 octobre, la bataille de Mossoul a permis aux troupes gouvernementales de chasser les djihadistes de la partie est de la ville, mais les combats se concentrent depuis février sur la rive ouest du Tigre, densément peuplée.

Au moment du lancement de l’opération, à l’automne, l’ensemble des acteurs humanitaires prévenaient du risque d’un exode massif des Mossouliotes. « Notre scénario catastrophe quand les combats ont commencé était d’un million de civils pouvant fuir Mossoul. Plus de 493 000 personnes ont déjà quitté (la ville), laissant presque tout derrière eux », a ajouté Mme Grande. L’ONU estime à 500 000 le nombre de civils toujours présents dans les zones contrôlées par l’EI à Mossoul.

2 500 à 4 000 civils auraient été tués à Mossoul en cinq mois

Cette bataille « nous a poussés dans nos limites opérationnelles », dit Mme Grande.
Soutenues par une coalition internationale, les forces irakiennes ont réalisé d’importantes avancées dans Mossoul-Ouest depuis le 19 février mais la progression dans la vieille ville, un entrelacs de ruelles étroites où résideraient encore des centaines de milliers de civils, s’avère ardue et lente.

Outre les centaines de milliers de déplacés, les civils ont également payé un lourd tribut pendant l’entreprise de reconquête de la ville. Entre 2 500 et 4 000 civils, selon diverses sources humanitaires, auraient été tués à Mossoul en cinq mois. Des milliers d’autres ont été blessés. Les victimes civiles sont particulièrement nombreuses depuis le début de la reprise de Mossoul-Ouest en février. Aux raids aériens de la coalition internationale s’ajoute cette fois un usage intensif d’hélicoptères de combat et de l’artillerie. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait réclamé à la fin mars de lors d’une visite dans un camp de déplacés près de Mossoul, davantage de solidarité de la part de la communauté internationale, déplorant la faiblesse des ressources disponibles.