Tunisie : des milliers de manifestants dans la ville du Kef
Tunisie : des milliers de manifestants dans la ville du Kef
Le Monde.fr avec AFP
Une grève générale et une manifestation ont réuni les habitants de la ville du Nord-Ouest, qui protestent contre la marginalisation de leur région.
Aucun incident n’a été signalé lors de la marche de protestation des habitants du Kef. | STRINGER / AFP
Des milliers de Tunisiens ont manifesté jeudi 20 avril dans la ville du Kef (nord-ouest), également paralysée par une grève générale, pour protester contre la marginalisation et réclamer un développement plus équitable entre les régions.
A l’appel de la société civile, les manifestants se sont rassemblés devant le siège du bureau régional du syndicat UGTT, avant de défiler sur les principales artères de cette ville de quelque 50 000 habitants située à 180 km à l’ouest de la capitale, Tunis, non loin de la frontière algérienne.
Au Kef, les protestations ont été déclenchées au début du mois par des rumeurs circulant au sujet de la délocalisation d’une importante usine de la ville pour Hammamet, une région côtière plus développée. Dans la rue, les manifestants dénonçaient jeudi les « promesses non tenues » du gouvernement.
Revendications locales
La Tunisie connaît de nouveau, depuis plusieurs semaines, d’importants mouvements sociaux dans des régions périphériques, comme à Tataouine (500 km au sud de Tunis) et Kairouan (centre).
Les revendications locales portent notamment sur les conditions de recrutement et la répartition des revenus des entreprises pétrolières de la région. A Tataouine, une grève générale avait été observée le 11 avril, malgré la venue quelques jours plus tôt d’une délégation ministérielle et l’annonce la veille d’une série de mesures de la part du gouvernement.
Six ans après sa révolution, la Tunisie, unique pays rescapé du Printemps arabe, n’est toujours pas parvenue à résoudre les maux (pauvreté, chômage, corruption…) à l’origine de la révolte contre la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali.
L’an dernier, la plus importante contestation depuis la révolution de 2011 était partie de la ville de Kasserine, elle aussi située dans une région défavorisée, à la suite de la mort d’un jeune durant une manifestation pour l’emploi.