Le leader palestinien Marouane Barghouti lors d’un procès à Jérusalem en 2012. | BERNAT ARMANGUE / AP

L’état de santé du leader palestinien Marouane Barghouti s’est « dangereusement » détérioré, a annoncé lundi 24 avril l’association Le Club des prisonniers palestiniens au huitième jour d’une grève de la faim suivie par plus d’un millier de détenus palestiniens.

Depuis le début du mouvement, le 17 avril, responsables et observateurs palestiniens mettent en garde contre une « explosion » en cas de détérioration de l’état de santé de M. Barghouti, l’une des personnalités les plus populaires du Fatah, la principale composante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Certains brandissent la menace d’une nouvelle Intifada, du nom des soulèvements palestiniens contre l’occupation israélienne, si l’un des grévistes venait à mourir.

Cette grève de la faim a pour but de dénoncer les conditions de détention en Israël et réclamer la fin de la détention administrative – incarcération sans inculpation ni procès – à laquelle l’Etat israélien a recours.

Malgré le « développement dangereux » de sa santé, Marouane Barghouti, 57 ans, une figure de la seconde Intifada (2000-2005), condamnée par Israël à cinq peines de prison à vie pour meurtre et soutien au terrorisme, « refuse tout traitement », a précisé Amani Sarahneh, porte-parole du Club des prisonniers. Cette association fait autorité dans les territoires occupés (bande de Gaza et Cisjordanie) sur la question des 6 500 Palestiniens actuellement détenus par Israël.

L’administration pénitentiaire israélienne nie

Un porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne a assuré qu’« aucune dégradation de son état de santé [n’avait] été constatée » jusqu’à présent. « Si Barghouti se sent mal, il n’a qu’à s’alimenter », a-t-il lancé à l’Agence France-Presse (AFP). D’autres détenus palestiniens qui n’ingèrent depuis le 17 avril que de l’eau et du sel pâtissent « des effets dangereux de la grève », a ajouté ce porte-parole.

La direction de la prison israélienne où M. Barghouti a été transféré et placé à l’isolement dès les premières heures de sa grève de la faim, lundi 17 avril, a pressé le leader palestinien d’accepter un traitement médical et a même chargé d’autres prisonniers de le convaincre, en vain, assure le Club.

Ce grand rival du président Mahmoud Abbas au sein du Fatah a entamé un bras de fer avec les autorités israéliennes, mais il peine à mobiliser au-delà des murs des prisons. Des manifestations ont eu lieu à travers la Cisjordanie et la bande de Gaza, parfois émaillées d’affrontements, toujours limités cependant.