C’est samedi 11 mai que les trois premiers corps ont été découverts dans une auberge de Passau en Bavière. / MATTHIAS SCHRADER / AP

Les premiers éléments de l’enquête sur les cinq morts en Allemagne, dont plusieurs à l’arbalète, dessinent des profils de victimes fascinées par l’ésotérisme, l’imagerie et les armes médiévales, rapportent mardi plusieurs médias.

L’homme de 53 ans retrouvé mort avec plusieurs flèches d’arbalètes dans le crâne et le corps a été identifié comme Torsten W.. Il tenait une boutique médiévale à Hachenburg en Rhénanie-Palatinat, Milites Conductius, où étaient vendus des poignards et des épées du Moyen Age.

Il arborait une longue barbe blanche et organisait le soir des séances de combat à l’épée. Sur les bras, il s’était fait tatouer des symboles relatifs à l’alchimie, science occulte vivace au Moyen Age prétendant à la transmutation de l’être et de la matière. Toutes les victimes étaient par ailleurs membres d’une ligue de tournois de chevaliers, selon le quotidien populaire Bild.

Les enquêteurs continuent de passer au peigne fin deux sites : l’auberge de Passau, en Bavière, où ont été trouvés samedi trois corps percés de carreaux d’arbalète, et l’appartement d’une des trois victimes, à Wittingen, en Basse-Saxe, dans lequel ont été trouvés lundi deux autres cadavres de femmes.

Des résultats préliminaires des autopsies de Passau communiqués mardi matin par la police bavaroise montrent que deux des trois victimes, vêtues de noir et portant des piercings, ont été tués d’un carreau dans le cœur. Il s’agit de l’homme de 53 ans et de Kerstin E., une femme de 33 ans. Tous deux étaient allongés sur un lit, main dans la main.

D’autres carreaux ont ensuite été tirés post mortem, probablement par la troisième victime, une femme de 30 ans, Farina C., qui se serait ensuite suicidée en se tirant un carreau d’arbalète dans le cou. « Aucun élément ne montre qu’il y ait pu avoir une dispute entre les personnes présentes » dans la chambre, a expliqué la police bavaroise mardi.

« Des examens pour déceler la prise éventuelle de médicaments, d’alcool ou de stupéfiants ont été diligentés », a-t-elle précisé. Les testaments des deux victimes allongées sur le lit ont aussi été retrouvés dans la chambre de l’auberge, selon la presse locale.

Deux corps à Wittingen

A Wittingen, les deux femmes n’ont pas été tuées à l’arbalète. / CHRISTOPHE GATEAU / AFP

Les résultats des autopsies des deux autres victimes, deux femmes trentenaires, retrouvées chez Farina C., à Wittingen, en Basse-Saxe, ne sont pas encore connus. Mais elles n’ont pas été tuées à l’arbalète, selon les enquêteurs.

Une de ces deux victimes serait la sœur de la femme de 30 ans de Passau, et non sa compagne comme annoncé dans un premier temps par les enquêteurs.