L’avocat des ex-ouvriers de l’usine de Saint-Ouen, qui a fermé en 2006, s’est dit « satisfait » de cette décision. | SEBASTIEN BOZON / AFP

En faisant appel, ils espéraient obtenir davantage. Pari réussi puisque la cour d’appel de Paris a condamné, mercredi 26 avril, l’américain General Electric à verser 8 000 euros à 52 anciens salariés de l’ex-usine Alstom de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), en réparation du « préjudice d’anxiété » lié à leur exposition à l’amiante, soit 3 000 euros de plus qu’en première instance.

En juillet 2015, ces anciens employés de l’usine Alstom-Areva transformateurs de Saint-Ouen (TSO) avaient, en effet, obtenu 5 000 euros des prud’hommes de Bobigny au titre du « préjudice d’anxiété », c’est-à-dire la crainte de développer des maladies graves en raison de leur ancien travail.

« Huit mille euros, c’est beaucoup mieux, mais il y a encore deux ans et demi, la cour d’appel de Paris avait accordé 20 000 euros » dans une affaire similaire, a nuancé Bernard Balestri, de l’Association des anciens salariés d’Alstom TSO, déplorant « un mouvement général de baisse des sommes attribuées par les juridictions ».

L’avocat des ex-ouvriers de l’usine de Saint-Ouen, qui a fermé en 2006, Me Acher Krief, s’est pour sa part dit « satisfait » de cette décision.

Sur la liste des sites amiantés

La cour a également condamné le groupe américain, qui a pris les commandes début 2016 de la branche énergie d’Alstom, à verser 1 000 euros de dommages et intérêts à moins d’une dizaine de salariés pour ne pas leur avoir délivré « une attestation d’exposition à l’amiante » qui leur aurait permis d’obtenir un suivi médical.

L’usine Alstom-Areva TSO, qui fabriquait des transformateurs électriques, a compté jusqu’à 1 200 salariés dans les années 1970. L’endroit a été classé en 2011 sur la liste des sites amiantés.

En 2000, un ancien responsable de l’usine avait été condamné à une forte amende par le tribunal correctionnel de Bobigny pour avoir exposé ses employés au danger de l’amiante.