Le 18 mars au défilé pour la VIe République. Jean-Luc Mélenchon est entouré de ses soutiens, son porte-parole, à gauche, Alexis Corbière, et derrière Eric Coquerel. | LAURENCE GEAI POUR LE MONDE

La conférence de presse de la clarification. Critiqués à droite et à gauche pour ne pas avoir pris position pour le second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les représentants de La France insoumise ont réuni la presse, mercredi 26 avril, pour préciser leur position.

Pour le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, « il est clair qu’à aucun moment le choix du Front national n’est posé. Il s’agit de notre ADN politique. Pas une voix ne doit aller vers le FN, pas une ». Il a également évoqué la consultation lancée mardi soir par La France insoumise auprès des 440 000 personnes qui ont « appuyé » la candidature de M. Mélenchon à l’élection présidentielle.

« Parmi les trois options (vote Macron, vote blanc ou abstention), il n’y en a aucune qui soit immorale », a défendu M. Corbière. Et, pour ce dernier, les électeurs de La France insoumise qui s’apprêtent à voter pour la candidate d’extrême droite au second tour sont « minoritaires » :

« Ils ont tort, personne ne doit voter Front national. Ils ne le doivent pas. Cette option n’existe pas, du moins nous sommes en radical désaccord avec l’idée que ce soit une option. »

Les représentants de La France insoumise n’appellent pas non plus à l’abstention. « Ce n’est pas une option que l’on privilégie à titre personnel, car la révolution citoyenne passe par le vote, mais c’est une option que l’on respecte », a avancé Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Et, concernant la position de ce dernier pour le second tour, il « ne dira pas pour qui il va voter », a annoncé M. Bompard.

« Un vieux monde est mort »

Les représentants du mouvement de la gauche radicale se sont également félicités d’avoir « fait concrètement reculer le FN » au cours de cette campagne. « Nous avons fait déjouer le scénario d’un FN à parfois 28 %, a affirmé Alexis Corbière. Nous avons mobilisé des gens qui ne votaient plus, notamment dans les quartiers populaires. Nous sommes fiers de ce bilan. »

Et, concernant l’analyse des résultats du premier tour, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon estime qu’une « vieille scène politique est morte, un vieux monde est mort ».

« La seule force politique humaniste, c’est nous. C’est l’événement fondamental. C’est un tournant historique dans l’histoire politique de la France. »

De son côté, Charlotte Girard a estimé que « cet entre-deux-tours met en scène le scénario idéal pour l’oligarchie, avec d’un côté Emmanuel Macron, l’élu d’avance, versus Marine Le Pen, l’épouvantail ».

Et l’élection le 7 mai du candidat d’En marche ! ou de celle du Front national « ne réglera rien des grandes problématiques que nous avons mises en lumières », a regretté la coresponsable de l’élaboration du programme de La France insoumise.