Zambie : l’accusation de trahison maintenue contre le chef de l’opposition
Zambie : l’accusation de trahison maintenue contre le chef de l’opposition
Hakainde Hichilema, candidat malheureux de la présidentielle de 2016 face au président Lungu, doit être jugé le 10 mai.
La justice zambienne a refusé, mercredi 26 avril, d’abandonner les poursuites pour trahison contre Hakainde Hichilema, le chef de l’opposition emprisonné depuis plus de deux semaines pour avoir tenté de perturber le passage du convoi présidentiel. M. Hichilema est accusé d’avoir entrepris de « renverser par des moyens illégaux le gouvernement du président Lungu, à des dates inconnues entre le 10 octobre 2016 et le 8 avril 2017 ».
« La loi ne donne pas à cette cour le pouvoir de retirer cette accusation », a déclaré le juge Greenwell Malumani devant un tribunal de Lusaka plein à craquer, rejetant la requête du dirigeant du Parti uni pour le développement national (UPND).
Le magistrat a indiqué que l’accusé devait adresser cette demande à l’instance compétente, en l’occurrence la Haute Cour de Lusaka.
Le crime de trahison est passible en Zambie d’une peine allant de quinze ans de prison à la peine capitale. Hakainde Hichilema est également poursuivi pour « insultes » et « refus d’obtempérer à une injonction policière » pour avoir gêné le passage du convoi de son rival, le président Edgar Lungu, lors d’un déplacement dans l’ouest de la Zambie, au début du mois.
Réélection validée
Pour ces deux charges, le juge a autorisé mercredi la libération de l’accusé contre une caution de 10 000 kwachas (980 euros) et fixé au 10 mai son procès.
Mais Hakainde Hichilema reste néanmoins derrière les barreaux, car l’inculpation de trahison interdit toute possibilité de libération sous caution.
Eternel vaincu de l’élection présidentielle, il avait échoué pour la cinquième fois consécutive en août 2016, devancé de 100 000 voix (2,5 %) par le chef de l’Etat sortant, Edgar Lungu, au pouvoir depuis 2015.
Celui qu’on surnomme « HH » refuse d’admettre sa défaite et conteste toujours les résultats de ce scrutin, arguant de fraudes. La Cour constitutionnelle a toutefois validé la réélection de son rival.