Auteur de propos négationnistes, Jean-François Jalkh ne sera finalement pas président du FN
Auteur de propos négationnistes, Jean-François Jalkh ne sera finalement pas président du FN
Le Monde.fr avec AFP
Il devait assurer la présidence par intérim du parti d’extrême droite. Marine Le Pen sera finalement remplacée par le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois.
Jean-François Jalkh et Marine Le Pen en janvier 2011. | JACQUES DEMARTHON / AFP
Il devait être le président par intérim du Front National, après la « mise en retrait » de Marine Le Pen à ce poste. Jean-François Jalkh n’assurera finalement pas cette fonction, a annoncé le vice-président du parti, Louis Alliot, vendredi 28 avril. Il sera remplacé par le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois. « [M.Jalkh] a refusé sa mission. C’est M. Briois qui prend la suite de l’interim et on n’en parle plus », a déclaré M. Alliot sur BFM-TV.
L’accession de M. Jalkh à la tête du FN avait suscité la polémique, ce dernier ayant tenu, en 2000, des propos négationnistes exhumés quelques heures après sa nomination, mardi 25 avril, par le journaliste de La Croix Laurent de Boissieu. Ces propos ont été tenus lors d’un entretien avec l’universitaire Magali Boumaza : dans cette interview, reproduite dans un article publié en 2005, M. Jalkh émet des doutes sur la réalité des chambres à gaz – ravivant une rhétorique négationniste dont Marine Le Pen essaye de débarrasser son parti depuis son accession à la présidence, en 2011.
« Moi je dis qu’on doit pouvoir discuter même de ce problème [des chambres à gaz] », commence M. Jalkh, avant de faire la distinction entre les révisionnistes « timbrés » et « provocateurs », qui sont « des gens détestables », et les négationnistes « sérieux » comme Robert Faurisson (condamné à plusieurs reprises pour « contestation de crimes contre l’humanité »), dont il loue la « rigueur » de l’argumentation.
« Il n’y a pas du tout de volonté délibérée de nuire à qui que ce soit », poursuit-il, en se défendant d’être négationniste, avant d’expliquer qu’il a interrogé un spécialiste de la chimie sur le Zyklon B, un gaz utilisé par les nazis dans leur industrie de l’extermination : « Moi, je considère que d’un point de vue technique il est impossible, je dis bien impossible de l’utiliser dans des (…) exterminations de masse. Pourquoi ? Parce qu’il faut plusieurs jours avant de décontaminer un local (…) où l’on a utilisé du Zyklon B. » Contacté par Le Monde, le nouveau président par intérim du FN avait assuré ne pas se souvenir de cet entretien avec Magali Boumaza.