Lors de la conférence de presse commune de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. | Laurence Geai pour "Le Monde"

« Immense honte », « trahison », « collabo »Le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle n’a pas manqué de faire réagir les responsables politiques de la droite et du centre. Au lendemain de cette annonce, la candidate frontiste a, en outre, fait savoir qu’elle nommerait premier ministre, en cas de victoire, le président de Debout la France (DLF), arrivé sixième avec 4,7 % des voix au premier tour de la présidentielle.

« Les masques tombent », a réagi dans un communiqué le secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer, qui accuse M. Dupont-Aignan d’avoir « prétendu porter, pendant la campagne présidentielle, au nom des idées gaullistes, une candidature alternative, à celle de François Fillon, contribuant ainsi à écarter notre candidat et notre famille politique du second tour ». Et d’ajouter : « Un gaulliste ne peut se compromettre avec le FN, il en va de son honneur. Nicolas Dupont-Aignan vient de perdre le sien. »

Dans un tweet virulent, Dominique Bussereau a traité de « vrai collabo » Nicolas Dupont-Aignan, « soi-disant gaulliste mais en réalité pétainiste ».

« Immense honte »

Jean-Christophe Lagarde a fustigé sur Europe 1 le ralliement « pitoyable » du souverainiste. « Mais ce qui est encore plus pitoyable, répugnant, révoltant, écoeurant, c’est qu’il essaye de le faire au nom du général de Gaulle. Dans les fondateurs du Front national, autour de Jean-Marie Le Pen, il y avait des gens qui mettaient la main dans la rafle du Vél d’Hiv », a rappelé le président de l’Union des radicaux centristes, indépendants et démocrates (UDI).

Après la rencontre vendredi avec la fille de Jean-Marie Le Pen et l’annonce d’« un accord de gouvernement », le vice-président de DLF, Dominique Jamet, a annoncé qu’il quittait le parti, dont un des slogans est « ni système ni extrême ».

Le centriste François Bayrou, soutien d’Emmanuel Macron, a qualifié sur Twitter d’« immense honte » le ralliement de celui qui fut son chef de cabinet au ministère de l’éducation nationale en 1993.

Dans un billet de blog intitulé « Non ! », Alain Juppé évoque la « trahison » du député de l’Essonne avant de livrer un appel « solennel » « à résister à la tentation de tout casser » en votant pour Emmanuel Macron.