Hommage à Brahim Bouarram, jeune Marocain tué en marge du défilé du FN en 1995
Hommage à Brahim Bouarram, jeune Marocain tué en marge du défilé du FN en 1995
Emmanuel Macron et la maire de Paris, Anne Hidalgo, ont rendu hommage, lundi 1er avril, au jeune homme poussé il y a vingt-deux ans du pont du Carroussel dans la Seine par des skinheads.
Plusieurs élus rendaient hommage lundi 1er mai à la mémoire de Brahim Bouarram, un Marocain de 29 ans poussé il y a vingt-deux ans du pont du Carroussel dans la Seine par des skinheads en marge du défilé organisé tous les ans par le Front national (FN).
Cet hommage est fait dans un contexte particulier, à six jours du second tour de la présidentielle qui opposera Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Le candidat d’En Marche ! s’est rendu lundi matin devant la plaque commémorative posée devant le pont.
Hommage à Brahim Bouarram. https://t.co/lpWFjK5tMR
— EmmanuelMacron (@Emmanuel Macron)
La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, qui a appelé à voter Emmanuel Macron pour faire barrage à l’extrême droite, est venue déposer une gerbe sur les lieux de la mort de Brahim Bouarram. Elle était notamment accompagnée du sénateur David Assouline et de la députée Seybah Dagoma, tous deux socialistes.
Hommage à la mémoire de #BrahimBouarram, précipité dans la Seine par des militants d'extrême droite, il y a 22 ans.… https://t.co/tqYfaTk87W
— Anne_Hidalgo (@Anne Hidalgo)
Symbole de la lutte contre le racisme
Le 1er mai 1995, alors que le défilé du Front national en l’honneur de Jeanne d’Arc se déroulait sur la rive gauche de la Seine au pas de 12 000 supporteurs de Jean-Marie Le Pen – alors président du parti –, un groupe de quatre hommes au cheveu ras et « look skinhead » s’étaient détachés de la masse des militants d’extrême droite pour se diriger vers les quais. Quelques instants plus tard, Brahim Bouarram tombait à l’eau après une courte altercation avec l’un d’entre eux. La Seine étant en crue ce jour-là, et, ne sachant pas nager, le jeune Marocain mourait noyé.
Les quatre skinheads, venus de Reims par des cars affrétés pour l’occasion, assuraient ne pas être membres du Front national. Deux d’entre eux avaient pourtant participé à la sécurité de plusieurs meetings du parti. Mickaël Fréminet fut condamné, le 15 mai 1998 à huit ans de prison pour le meurtre de M. Bouarram, tandis que ses trois comparses étaient condamnés à des peines moins lourdes pour non-assistance à personne en danger.
Depuis, Brahim Bouarram est devenu un symbole de la lutte contre le racisme. En 2003, Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, avait fait poser une plaque commémorative sur le lieu de sa mort.