Façade du magasin Tati à Paris, le 18 septembre 2012. | JOËL SAGET / AFP

Tati sera fixé sur son sort jeudi. La justice a examiné mardi 2 mai la demande faite par la direction d’Agora Distribution, maison mère de Tati, de placer l’enseigne à bas prix en redressement judiciaire. Cette procédure a pour objet d’éviter la liquidation.

Alors que sept offres de reprise partielle sont sur la table, une partie des 1 300 salariés de Tati se mobiliseront jeudi. Un rassemblement est notamment prévu à 9 heures devant le magasin emblématique de Barbès à Paris, dans le 18arrondissement, a annoncé Sandrine Portemer, élue CGT au comité d’entreprise.

Emplois menacés

« La grande majorité des offres dont nous disposons nécessitent de passer par un redressement judiciaire que nous espérons rapide, de façon à ne pas abîmer l’activité. (…) Notre trésorerie ne nous permet pas de tenir des mois », a déclaré Michel Rességuier, président d’Agora, à l’issue de cette première audience qui s’est tenue à huis clos au tribunal de commerce de Bobigny. « Le critère, c’est évidemment la pérennité des emplois », a-t-il assuré, expliquant que « les offres permett[ai]ent aujourd’hui des reprises d’un périmètre très large, plus des deux tiers ».

Le président de l’enseigne à bas prix a été interpellé à la sortie du tribunal par une vingtaine de salariés qui lui ont réclamé des garanties sur l’emploi et reproché que la procédure aille « trop vite », alors que l’entreprise s’est déclarée vendredi en cessation de paiement.

Agora Distribution, filiale du groupe Eram, comprend en plus de Tati, les enseignes Fabio Lucci, Gigastore et Degrif’Mania. La société compte 140 magasins en France, dont 115 Tati. En difficulté depuis plusieurs années, l’enseigne a été mise en vente par son propriétaire en février. Ce dernier avait alors décidé d’effacer la dette financière du groupe pour faciliter la reprise de la société.

La direction d’Agora propose au tribunal de passer par une procédure dite de « prepack cession » (cession préétablie), permettant d’accélérer le calendrier, en se présentant devant la justice avec déjà plusieurs projets de reprise. L’objectif est de parvenir à une décision d’ici à la mi-juin.