Le X-37B à Cap Canaveral, en Floride, le mai 2017. | HANDOUT / REUTERS

Après un séjour de presque deux ans en orbite, le drone militaire américain X-37B est revenu sur Terre.

L’engin de 9 mètres de long et 4,5 mètres d’envergure, qui ressemble à une réduction des anciennes navettes spatiales de la NASA, s’est posé dimanche en Floride, après sept cent dix-huit jours autour de la Terre, a annoncé l’US Air Force.

Depuis son premier vol en 2010, ce vaisseau automatique lancé en orbite par une fusée classique attise les spéculations sur son usage réel.

Fantasmes

L’engin a été dépeint comme un possible bombardier spatial, capable d’emporter des bombes pour venir frapper le moment venu un objectif sur Terre. Il a aussi été soupçonné d’être un potentiel « tueur de satellite », capable de s’approcher d’un satellite ennemi pour le détruire ou l’endommager. Ou encore une sorte de superavion espion, se déplaçant en orbite pour aller surveiller des territoires adverses au gré des besoins.

Ces spéculations sont nourries par les inquiétudes de plus en plus présentes sur une possible course aux armements dans l’espace.

Etats-Unis, Chine et Russie réfléchissent aux moyens de se défendre d’attaques sur leurs satellites, cruciaux pour leurs économies et pour le bon fonctionnement de leurs armées. Et ils envisagent aussi, probablement, des moyens d’attaquer les satellites de leurs adversaires.

En 2015, le comportement mystérieux d’un satellite russe avait alimenté les spéculations sur le développement par Moscou de possibles satellites d’attaque, capables de se déplacer et de manœuvrer dans l’espace pour approcher d’un satellite cible.

Banc d’essai volant

Mais beaucoup d’experts doutent que le X-37B préfigure un véritable engin de guerre ou d’espionnage, compte tenu de sa taille. Une fois dans l’espace, le X-37B, qui puise son énergie dans des panneaux solaires, n’est sans doute pas capable de beaucoup manœuvrer.

Pour nombre d’experts, le X-37B est sans doute davantage un banc d’essai volant qu’une arme potentielle. C’est d’ailleurs ce que dit l’US Air Force dans le peu d’informations rendues publiques.

L’armée américaine y voit un outil permettant de tester dans l’espace des capteurs et des équipements et de les ramener ensuite au sol pour voir comment ils ont résisté, plutôt qu’un engin destiné à mener des missions de combat.