Critiqué par le PS et En marche !, Manuel Valls conserve le soutien de ses proches
Critiqué par le PS et En marche !, Manuel Valls conserve le soutien de ses proches
Le Monde.fr avec AFP
L’ancien premier ministre n’est pas encore sûr d’être investi par La République en marche d’Emmanuel Macron pour les législatives, et fait l’objet d’une procédure d’exclusion du Parti socialiste.
Manuel Valls, le 5 mai 2017, à Paris. | PHILIPPE LOPEZ / AFP
Lâché de toute part – que ce soit au Parti socialiste ou du côté d’En marche ! –, Manuel Valls peut encore compter sur le soutien de ses proches. Tous regrettent les critiques visant l’ancien premier ministre, qui souhaite se présenter aux législatives sous l’étiquette de La République en marche d’Emmanuel Macron.
Invité de Radio Classique, le président du groupe socialiste au Sénat, Didier Guillaume, a qualifié jeudi 11 mai de « honte » ce que Manuel Valls « prend sur la figure » de la part des socialistes après avoir annoncé qu’il souhaitait rallier La République en marche pour les législatives.
Il regrette également que l’ancien premier ministre soit convoqué devant la commission des conflits du PS en vue d’une éventuelle exclusion.
« Le rôle du Parti socialiste n’est pas de savoir si on exclut tel ou tel. 1 500 élus socialistes ont parrainé Macron. On va exclure 1 500 personnes ? Mais il ne restera plus personne au Parti socialiste »
Et au lieu de menacer Manuel Valls d’exclusion, « les mêmes socialistes qui ont conduit la gauche dans le mur avec 6 % aux élections présidentielles feraient mieux de se remettre en cause », a lancé M. Guillaume.
Manuel Valls soutenu par MM. Baroin et Lagarde
De son côté, la ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol, a critiqué les propos tenus par la direction d’En marche ! sur l’ancien ministre de l’intérieur. « Manuel Valls ne mérite pas de la part d’En marche ! les petites remarques ironiques que sa candidature a suscitées, voire même des remarques beaucoup plus violentes », a-t-elle regretté.
« Ce n’est pas parce que le temps politique dans lequel on est, qui est un temps de concurrence, de compétition, une période électorale qui exacerbe toutes les différences, ce n’est pas parce qu’on est dans ce temps-là qu’il faut effacer tout ce qu’il y a eu avant »
Plus surprenant, les marques de soutien au premier ministre viennent même de la droite et du centre. Mercredi, c’est François Baroin qui a regretté l’attitude d’Emmanuel Macron envers le député d’Evry. Le maire de Troyes a critiqué le nouveau président qui « manque de bienveillance » envers M. Valls au cours d’une conférence de presse de présentation du projet de LR et de l’UDI pour les législatives.
« Je ne trouve pas très bienveillant[e] la façon dont on traite un ancien premier ministre », une façon « radicalement différente de l’aimable sourire offert pendant plusieurs mois de sa campagne présidentielle », a-t-il poursuivi. Même son de cloche au cours de cette conférence de presse chez Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI.
« Le discours du mouvement du président de la République semble très ouvert mais en réalité traduit une fermeture assez grande. La mésaventure de Manuel Valls montre une réaction brutale envers quelqu’un qui manifestement avait envie de travailler avec le président de la République. »