Manifestations au Venezuela : au moins 155 civils emprisonnés
Manifestations au Venezuela : au moins 155 civils emprisonnés
Le Monde.fr avec AFP
260 personnes ont été jugées par des tribunaux militaires depuis le début des manifestations. Pour l’ONG Foro Penal, cela constitue une violation de la Constitution.
Une opposition violente entre manifestants et forces de l’ordre à Caracas, vendredi 12 mai. | JUAN BARRETO / AFP
Depuis le début de la vague de manifestations hostiles au président vénézuélien Nicolas Maduro, le 1er avril, au moins 155 civils ont été emprisonnés sur ordre de tribunaux militaires, a dénoncé vendredi 12 mai Foro Penal.
Selon cette organisation de défense des droits de l’Homme, 260 personnes ont été jugées par l’armée, en violation de la Constitution qui prévoit que seuls les soldats doivent être présentés devant des tribunaux militaires. Parmi elles, 155 ont été envoyées en prison, les autres étant soit blanchies soit placées en liberté conditionnelle.
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Durée : 01:13
« Rien que dans [l’Etat de] Carabobo [dans le nord du pays] aujourd’hui, 23 personnes ont été présentées devant des tribunaux militaires. Le chiffre augmentera, car il en reste beaucoup qui doivent encore être présentés », a déclaré à l’AFP Luis Betancourt, avocat de l’ONG, insistant sur le fait que « les civils ne peuvent être jugés que par des civils ».
Une « pratique des dictatures »
La vague de manifestations hostiles au gouvernement socialiste, qui ont souvent dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre et en pillage, ont fait en six semaines 38 morts et des centaines de blessés, selon le parquet.
La procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, a dénoncé mercredi ce recours aux tribunaux militaires à l’encontre des civils arrêtés lors des manifestations.
Juger des civils par l’armée est une « pratique des dictatures », a également commenté le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, l’un des plus critiques à l’international envers la situation vénézuélienne, qui a aussi suscité l’inquiétude de Washington, de l’ONU et de l’Union européenne.