Côte d’Ivoire : six blessés à Bouaké, sous contrôle des soldats mutins
Côte d’Ivoire : six blessés à Bouaké, sous contrôle des soldats mutins
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Les soldats, qui réclament le versement de primes promises par le gouvernement après la mutinerie de janvier, bloquent la deuxième ville du pays.
Des soldats mutins, samedi 13 mai, à Abidjan. | ISSOUF SANOGO / AFP
Une femme et cinq hommes ont été atteints par des tirs dimanche 14 mai à Bouaké. La deuxième ville de Côte d’Ivoire est toujours contrôlée par des soldats mutins ayant lancé vendredi un nouveau mouvement de grogne. Les personnes blessées, soignées au CHU de Bouaké, ont été touchées alors que les mutins tiraient en l’air pour empêcher la population de sortir de chez elle et éviter ainsi la tenue d’un rassemblement de protestation contre leurs actions.
A #Bouaké, corridors toujours bloqués, vols de voitures par mutins, commerces fermés, population apeurée selon témoignages sur place #CIV
— Seb_Hervieu (@Sébastien Hervieu)
Alors que des habitants, qui s’étaient réunis samedi, avaient décidé de manifester ce dimanche pour démontrer leur opposition aux mutins, ces derniers contrôlaient dimanche les quatre entrées de la ville. Si Abidjan a également été l’objet de mutineries vendredi, un important dispositif loyaliste (Garde républicaine, police et gendarmerie) a été déployé, obligeant les mutins de la capitale économique à se retrancher.
Versement de primes en attente
Les soldats réclament les reliquats des primes promises par le gouvernement après les mutineries qui ont ébranlé le pays en janvier. Les mutins avaient réclamé 12 millions de francs CFA (18 000 euros) pour chacun d’eux et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7 500 euros). On leur avait promis les 7 millions restants par tranches à partir de ce mois de mai. Mais jeudi, un représentant de soldats avait annoncé renoncer aux revendications financières, lors d’une cérémonie en présence du président ivoirien, Alassane Ouattara, et d’autres soldats.
Cette cérémonie, qui se voulait un point final à la protestation des forces de sécurité, a finalement déclenché un nouveau mouvement de grogne dès vendredi, alors que ce pays d’Afrique de l’Ouest est durement touché par l’effondrement des cours du cacao, vital pour son économie et dont il est le premier producteur mondial.