Faux romanée-conti : un Russe condamné à de la prison ferme et à 150 000 euros d’amende
Faux romanée-conti : un Russe condamné à de la prison ferme et à 150 000 euros d’amende
Le Monde.fr avec AFP
Il devra en outre verser plus de 550 000 euros de dommages et intérêts, dont quelque 300 000 à la société civile de la Romanée-Conti.
Le domaine de la Romanée-Conti produit chaque année entre 5 000 et 6 000 bouteilles, revendues à des prix pouvant dépasser 10 000 euros la bouteille. | Pascal Bastien/Divergence images pour Le Monde
Le tribunal correctionnel de Dijon a condamné, lundi 15 mai, un Russe à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir vendu de fausses bouteilles du prestigieux domaine bourguignon de la Romanée-Conti.
Aleksandr Iugov a également été condamné à 150 000 euros d’amende pour utilisation frauduleuse d’une appellation d’origine contrôlée. Il devra en outre verser plus de 550 000 euros de dommages et intérêts, dont quelque 300 000 pour la société civile de la Romanée-Conti, qui en avait réclamé 200 000 de plus.
Le tribunal a, en revanche, estimé qu’il ne pouvait juger les deux prévenus italiens également poursuivis dans la mesure où ils avaient déjà été condamnés en Suisse, en mars 2015, pour les mêmes faits. Lors de l’audience, le 27 janvier, des peines de trois ans de prison, dont deux ferme, et d’un an avec sursis, avaient été respectivement requises à l’encontre du Russe et des deux Italiens.
10 000 euros la bouteille
Au cœur de l’affaire, la vente entre 2012 et 2014 de quelque 400 bouteilles portant une étiquette contrefaite de romanée-conti mais aussi, dans une moindre quantité, de crus musigny du domaine Leroy. « C’est une prise en considération de l’atteinte à l’image du domaine », s’est félicitée Marina Cousté, avocate de la Romanée-Conti. « C’est d’autant plus satisfaisant que c’est le cru le plus prestigieux mondialement parlant », a-t-elle ajouté.
Sur une parcelle de moins de deux hectares, le domaine de la Romanée-Conti produit chaque année entre 5 000 et 6 000 bouteilles, écoulées par un réseau de distributeurs exclusifs et revendues à des prix pouvant dépasser 10 000 euros la bouteille.
Lors du procès, Aleksandr Iugov, qui comparaissait libre après avoir effectué dix-huit mois de détention provisoire, avait assuré ignorer qu’il s’agissait de fausses bouteilles, niant aussi tout lien avec les prévenus italiens.
Les prévenus italiens, qui ne s’étaient pas présentés devant le tribunal dijonnais, avaient été condamnés par la justice suisse à vingt-quatre mois de prison avec sursis et à 5 000 francs suisses d’amende chacun (environ 4 700 euros), ainsi qu’à 400 000 euros de dommages et intérêts pour le domaine de la Romanée-Conti.