Richard Ferrand lors de la présentation d’une première salve d’investitures LRM le 11 mai à Paris. | JEAN CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

Ils sont désormais 511. La République en marche a présenté lundi 15 mai une nouvelle liste de ses candidats aux élections législatives après une première salve portant 428 noms – et quelques couacs – diffusée jeudi 11 mai.

Il reste à La République en marche (LRM) le cas de 66 circonscriptions à régler, dont une trentaine sont gelées pour des candidats ou des personnalités de droite ou de gauche « qui ont manifesté leur soutien au projet du président de la République », a précisé le président de la commission, Jean-Paul Delevoye. La majeure partie de la trentaine de circonscriptions restantes concernent les départements d’outre-mer. Le mouvement avait promis une liste complète d’ici à mercredi, la date limite de dépôt des candidatures étant fixée au vendredi 19 mai.

Alors que le tableau des investitures du mouvement d’Emmanuel Macron commence à s’affiner, voilà ce que l’on peut y lire.

  • L’entrée de nombreux membres du MoDem

Après le coup de sang de François Bayrou, jeudi 11 mai au soir, à l’issue de la présentation de la première liste d’investiture, les membres du MoDem font leur entrée en nombre parmi les candidats. Pas moins d’une trentaine de nouveaux noms sont issus du parti centriste, au premier rang desquels figure sa vice-présidente, Marielle de Sarnez, investie dans la 11circonscription de Paris où Emmanuel Macron avait obtenu près de 40 % des voix dès le premier tour de l’élection présidentielle. Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem, brigue désormais le mandat de député de la 1ère circonscription du Loir-et-Cher.

Pour faire de la place au MoDem, les responsables de LRM ont contraint des candidats déjà désignés à changer de circonscription. Annoncé dans la 3de l’Aisne la semaine dernière, Marc Delatte sera finalement en lice dans la 4e du département, cédant à Alain Husillos-Crespo, membre du parti centriste, sa place initiale.

  • Des têtes d’affiche toujours seules

Bruno Le Maire, Thierry Solère, Pierre-Yves Bournazel, Franck Riester, Laure de La Raudière… Autant de candidats Les Républicains jugés Macron-compatibles, qui n’ont toujours pas d’adversaires issus de La République en marche. De même que Agnès Firmin-Le Bodo, candidate dans la circonscription du nouveau premier ministre, Edouard Philippe, en Seine-Maritime, et Lise Magnier qui entend succéder à Benoist Apparu dans la 4circonscription de la Marne. Yves Jégo, premier vice-président de l’UDI, se voit lui aussi pour l’heure sans adversaire de LRM en Seine-et-Marne.

Gilles Boyer, proche d’Edouard Philippe, ancien directeur de campagne d’Alain Juppé pour la primaire de la droite, qui faisait jusque-là partie de ceux qui étaient épargnés par une candidature LRM se voit, lui, opposer un adversaire en la personne de Jacques Maire dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine.

A gauche, plusieurs poids lourds n’ont toujours pas d’adversaire LRM. C’est le cas de Stéphane Le Foll dans la Sarthe et de Jean-Marie Le Guen à Paris, mais aussi de deux anciennes ministres de l’outre-mer du quinquennat Hollande : George Pau-Langevin à Paris et Ericka Bareigts à La Réunion.

La République en marche n’a toujours pas tranché sur qui affrontera plusieurs candidats du Front national et non des moindres : Florian Philippot en Moselle, Jean-Lin Lacapelle dans les Bouches-du-Rhône ou encore Philippe Olivier dans la circonscription qui comprend Calais.

  • Un député en moins

François-Michel Lambert, député écologiste sortant, n’est plus candidat dans la 10circonscription des Bouches-du-Rhône où il avait été annoncé la semaine dernière. En cause, selon La Provence, son casier judiciaire. D’après le quotidien régional, l’élu aurait « découvert tardivement que des condamnations pour diffamation » y figuraient. Il n’a pas pour l’instant été remplacé.

  • Des doubles investitures

Jacqueline Maquet, députée socialiste sortante de la 2ecirconscription du Pas-de-Calais fait partie de ceux qui sont désormais doublement investis : par le PS et LRM. C’est également le cas, parmi les nouveaux investis, de Philippe Vivier dans la 3e de Savoie. Le PS a annoncé que ceux qui avaient accepté l’investiture du mouvement d’Emmanuel Macron se verraient retirer le soutien du parti.

  • Un suppléant qui affrontera son ancienne députée

Jusque-là Fabrice Hugelé était le suppléant de Marie-Noëlle Battistel dans la 4circonscription de l’Isère. Le 11 juin, ils seront adversaires, le premier sous l’étiquette de La République en marche, la seconde sous l’étiquette PS.

Un tel duel a été évité à Paris entre Anne-Christine Lang et le député dont elle était la suppléante dans la 9circonscription de Paris, Jean-Marie Le Guen. Elle sera candidate de LRM mais dans la 10de Paris, tandis que M. Le Guen, reste dans sa circonscription.

  • Un centriste médiatique dans les Hauts-de-Seine

Ecarté de l’antenne de France culture pendant la campagne pour avoir affiché son soutien à Emmanuel Macron, Jean-Louis Bourlanges sera candidat dans la 12circonscription des Hauts-de-Seine. Le centriste, député européen de 1989 à 2001, affrontera notamment le socialiste Jean-Marc Germain dans un secteur où plus de 32 % des électeurs avaient choisi Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle.

  • Un ancien haut-fonctionnaire recalé

Dans le Loiret, Emmanuel Constantin était dans un premier temps candidat avant d’être rattrapé par son récent passé de fonctionnaire. Employé de la Direccte Centre-Val de Loire, il est inéligible sur son territoire a constaté La République en marche dans un communiqué. Il est donc remplacé par celle qui devait être sa suppléante, Caroline Janvier, qui affrontera le député LR sortant Serge Grouard dans la 2circonscription du Loiret.

  • Des membres d’En marche ! investis à Paris

Pierre Person, cofondateur de Les Jeunes avec Macron, tentera de s’installer dans la 6circonscription de Paris, où il affrontera Cécile Duflot, tandis que Pacôme Rupin, adjoint à la mairie du 4arrondissement et responsable du pôle « Territoires » d’En marche !, briguera la 7circonscription de Paris où Emmanuel Macron avait obtenu 40 % des voix lors du premier tour.

  • Des membres de l’UDI n’ayant pas eu d’investiture

Yannick Haury dans la 9circonscription de Loire-Atlantique, et Isabelle Rauch dans la 9e de Moselle avaient demandé l’investiture de l’UDI mais ne l’avaient pas obtenu au prix de l’alliance avec Les Républicains, ils porteront tous les deux les couleurs de LRM.