Les trois affaires (récentes) qui embarrassent Donald Trump
Les trois affaires (récentes) qui embarrassent Donald Trump
Par Le Monde.fr
Critiqué pour le limogeage du directeur du FBI, James Comey et d’avoir été trop bavard avec des diplomates russes, le président américain est désormais soupçonné d’avoir tenté de mettre fin à une enquête du FBI.
Le président américain Donald Trump écoute le président turc Recep Tayyip Erdogan, reçu à la Maison Blanche, le 16 mai 2017. | Evan Vucci / AP
La situation de Donald Trump devient chaque jour plus inconfortable. Déjà critiqué pour le limogeage du directeur du FBI, James Comey, puis d’avoir été trop bavard avec des diplomates russes, le président des Etats-Unis est désormais soupçonné d’avoir tenté de mettre fin à une enquête du FBI. Moins de quatre mois après son arrivée au pouvoir et à quelques jours de son départ pour son premier grand voyage à l’étranger, ces révélations en cascade placent le locataire de la Maison Blanche dans une position difficile.
Soupçons d’obstruction de justice
Selon le New York Times, Donald Trump a demandé mi-février au directeur du FBI James Comey d’interrompre une enquête visant son conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, dont il venait d’obtenir la démission.
Cet échange aurait fait l’objet d’une note rédigée par le directeur de la police fédérale aussitôt après son entrevue, dans le bureau Ovale de la Maison Blanche :
« J’espère que vous pourrez juger bon de laisser passer ça, de laisser Flynn. C’est un bon gars. C’est quelqu’un de bien. J’espère que vous pourrez laisser tomber. »
Selon le New York Times, M. Trump avait demandé à toutes les personnes présentes de quitter son bureau, pour pouvoir s’entretenir en tête-à-tête avec M. Comey.
La Maison Blanche a nié en bloc ces affirmations, en assurant que le contenu de la note ne correspondait pas à une « description juste ou honnête de la conversation entre le président et M. Comey ».
Divulgation d’informations sensibles
Avant ces révélations, le Washington Post et d’autres médias avaient dévoilé que Donald Trump avait compromis la sécurité des Etats-Unis en livrant des informations sensibles au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Ces informations, qui concernent la capacité du groupe Etat islamique à armer de manière sophistiquée des ordinateurs portables, sont si sensibles qu’elles n’ont pas été partagées au sein de l’alliance des « Five Eyes », composée des Etats-Unis, du Royaume-Uni, d’Australie, du Canada et de Nouvelle-Zélande), selon le Wall Street Journal.
Selon plusieurs médias américains, Israël aurait fourni ces informations aux Etats-Unis dans le cadre d’un strict accord de renseignement et ne voulait pas qu’elles soient partagées avec un autre pays.
La Russie, l’Iran et le Hezbollah soutiennent militairement le régime de Bachar al-Assad, avec lequel Israël reste en guerre. Israël s’inquiète que l’Iran et le Hezbollah n’ouvrent une nouvelle ligne de front anti-israélienne en Syrie.
Israël, également préoccupé par le djihadisme, a un intérêt évident à s’intéresser de près à son voisin syrien, où l’Etat islamique sévit.
Lors d’une conférence de presse à Sotchi avec le premier ministre italien, Paolo Gentiloni, mercredi 17 mai, le président russe, Vladimir Poutine, a assuré que son homologue américain, Donald Trump, n’avait pas transmis de secrets au chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors de leur entretien du 10 mai à Washington.
Il s’est aussi dit en mesure de le prouver : « Si l’administration américaine l’autorise, nous sommes prêts à fournir l’enregistrement de la conversation entre Lavrov et Trump au Congrès et au Sénat américains », a-t-il déclaré.
Limogeage du directeur du FBI
Le 9 mai, c’est le limogeage brutal du directeur du FBI, James Comey, par Donald Trump, qui avait secoué les Etats-Unis. Nommé par Barack Obama, il y a près de trois ans et demi, M. Comey est le premier directeur de la police fédérale ainsi démis de ses fonctions depuis 1972.
C’est officiellement pour restaurer « la confiance » dans le FBI que Donald Trump a pris sa décision. Pour la justifier, il s’est appuyé sur un mémorandum du ministère de la justice qui dresse un réquisitoire contre sa gestion de l’affaire des e-mails privés d’Hillary Clinton, la candidate malheureuse à l’élection présidentielle.
Cet argument n’a pas convaincu le camp démocrate. Ce limogeage intervient alors que James Comey supervisait une autre enquête sur de possibles liens entre l’équipe de campagne de M. Trump et les hackers russes qui avaient déstabilisé celle de son adversaire.
Pourquoi Trump a renvoyé James Comey, le directeur du FBI
Durée : 02:06