Trois mois après l’affaire Théo L., la ville de Seine-Saint-Denis a été, samedi 19 mai, le théâtre d’un nouvel affrontement entre la police et des jeunes. Trois personnes ont été interpellées après s’en être prises à une caméra de vidéosurveillance, dans la soirée a fait savoir, dimanche, une source policière à l’Agence France-Presse (AFP).

Selon la police, des fonctionnaires auraient été la cible de jets de projectile sur la place du Cap, lieu de l’arrestation brutale du jeune Théo L. en février, alors qu’ils intervenaient pour arrêter « un groupe d’individus qui tentaient de scier un poteau supportant une caméra de vidéosurveillance », vers 21 heures.

Un véhicule de police a été détérioré et plusieurs voitures incendiées, selon cette même source, qui a précisé que des « complices étaient en fuite ».

« Une grande mobilisation »

Le collectif citoyen La révolution est en marche, composé d’habitants de la ville, a dénoncé, dans un communiqué, une « nouvelle bavure policière à Aulnay-sous-Bois » ayant débouché sur le placement en garde à vue de l’un de ses membres fondateurs, Hadama Traoré.

« Hier à 21 heures, après être sortis d’un spectacle au Nouveau CAP dans le quartier de la Rose des vents, une intervention de police dégénère et Hadama Traoré s’interpose en tant que médiateur entre les jeunes et des policiers surexcités. Les policiers s’en sont pris à lui, lui tirant dessus à trois reprises dans le dos et à la jambe. Des médiateurs municipaux présents avec Hadama ont également essuyé des tirs de gaz lacrymogène », écrit le collectif.

Dimanche, Hadama Traoré « s’est rendu au commissariat d’Aulnay-sous-Bois pour déposer une plainte pour violence et a été placé en garde à vue », ajoute-t-il, réclamant « de pouvoir visionner les caméras de la ville » et promettant « une grande mobilisation ».

Fin février, la cité des 3 000 avait été le théâtre de l’interpellation violente de Théo L., 22 ans, victime d’un viol présumé. Cette affaire a eu un retentissement considérable et a donné lieu à plusieurs nuits de violences urbaines.