En Guadeloupe, bilan mitigé de la gestion de l’épidémie de Zika
En Guadeloupe, bilan mitigé de la gestion de l’épidémie de Zika
Le Monde.fr avec AFP
Le virus transmis par des moustiques a touché plus de 30 000 personnes en 2016, dont 700 femmes enceintes, selon l’agence régionale de santé.
Un agent détruit des larves de moustiques à Cayenne, en Guyane, le 19 février 2016. | JODY AMIET / AFP
L’agence régionale de santé (ARS) de Guadeloupe a publié lundi 22 mai un bilan en demi-teinte de la gestion de la crise du Zika. « Trop de femmes enceintes ont été infectées par le virus malgré l’état de vigilance », note l’organisme dans un communiqué.
L’épidémie de l’an dernier a duré « cinq mois, touché plus de 30 000 personnes dont 700 femmes enceintes, et entraîné la découverte de 15 malformations fœtales à ce jour », récapitule l’ARS. « Comparé aux chiffres du Brésil », où l’épidémie fut très forte, « ce n’est pas énorme, mais c’est toujours trop », explique Joël Gustave, responsable du service Lutte anti-vectorielle à l’ARS.
« Mobilisation rapide »
« Beaucoup d’actions de prévention et de lutte prévues ont pu se dérouler correctement grâce à la mobilisation rapide d’acteurs-clés », affirme l’ARS, qui souligne notamment l’impact positif des « renforts matériels et humains » pour la prise en charge médicale et « des actions de communication en amont de l’épidémie ».
En outre, « des infirmiers ont été recrutés spécialement pour œuvrer à la prévention, des gynécologues et sages-femmes formés pour alerter les femmes enceintes sur les risques », ajoute Joël Gustave.
Mais certaines initiatives de prévention n’ont pas été concluantes : « Toutes les communes, faute de moyens, n’ont pu se mobiliser » et les « messages diffusés » n’ont pas toujours atteint les « populations ciblées comme étant les plus fragiles », en particulier des femmes « de condition modeste », ou « ne parlant pas la langue française », explique M. Gustave.
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D’autres initiatives se sont révélées « inefficaces », comme d’impliquer dans des actions de prévention des salons de coiffure : « C’était inhabituel pour eux d’avoir cette mission. Aussi le relais du message ne s’est pas fait », souligne Joël Gustave.
Une autre réunion de travail doit dresser un bilan pour les îles du Nord, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, où « le contexte n’est pas tout à fait le même ».