Un homme criant après l’attaque américaine à l’est de Mossoul, le 17 mars. | ARIS MESSINIS / AFP

Au moins 105 civils ont été tués en mars par un bombardement américain à Mossoul, deuxième ville d’Irak et dernier grand fief du groupe Etat islamique (EI) dans le pays, a reconnu jeudi 25 mai le Pentagone. Au total, 101 civils se trouvaient dans l’immeuble en question et quatre à proximité. Il s’agit de l’un des plus lourds bilans pour des victimes civiles depuis le début de la campagne militaire antidjihadiste de la coalition menée par les Etats-Unis.

Le rapport d’enquête de l’armée américaine sur ce bombardement survenu le 17 mars a toutefois rejeté en grande partie la faute sur les djihadistes de l’EI. Selon ce document, l’organisation terroriste a placé une grande quantité d’explosifs dans un bâtiment visé par la frappe aérienne. Ni la coalition ni les forces irakiennes n’étaient au courant que des civils ou des explosifs se trouvaient dans le bâtiment ciblé, a conclu le rapport rendu public jeudi.

Bombardement fait sur demande de l’Irak

La frappe a été déclenchée à la demande des autorités irakiennes, lorsque deux snipers de l’EI ont ouvert le feu sur les forces de sécurité. « L’explosion secondaire a déclenché une faille rapide de la structure [du bâtiment], ce qui a tué les deux snipers de l’EI, 101 civils abrités aux étages inférieurs de l’immeuble et quatre civils dans une structure avoisinante à l’ouest », a expliqué le général Matt Isler, qui a supervisé l’enquête.

Trente-six civils supplémentaires qui étaient « connectés [sic] à la structure sont toujours portés disparus », a-t-il précisé. « Des analystes postérieures à l’explosion ont permis de détecter des résidus que l’on retrouve habituellement dans les explosifs utilisés par l’EI », a ajouté jeudi le commandement des forces américaines au Moyen-Orient.