On a testé… « Everspace », « Un jour sans fin » dans l’espace
On a testé… « Everspace », « Un jour sans fin » dans l’espace
Par Florian Reynaud
Nerveux, parfois rageant, ce « shooter » spatial indépendant prend le contre-pied des jeux d’exploration comme « No Man’s Sky ».
EVERSPACE™ Early Access Launch Trailer
Au premier contact, Everspace, financé sur Kickstarter et dont la sortie d’accès anticipé a lieu vendredi 26 mai (PC, 28 €), est trompeur. Propulsé dans la peau d’un pilote de vaisseau spatial, le joueur, guidé par les quelques minutes de tutoriel en guise d’introduction, pourrait avoir la sensation de maîtriser les choses. Il va traverser un trou de ver, récolter du fuel pour avancer dans son périple et abattre aisément quelques drones et chasseurs peu portés sur la diplomatie.
Mais alors qu’il prend un peu trop confiance en lui et se sent prêt à conquérir la galaxie, notre héros est ramené sur Terre (au figuré). Son navire spatial est, en réalité, plus proche de la Twingo que du char Leclerc, et après une rencontre non fortuite avec quatre chasseurs, un tir nourri vient achever la partie.
« Chewie, on va passer en vitesse lumière. »
« Cette fois, c’est la bonne »
Qu’à cela ne tienne, notre héros a engrangé quelques crédits pour améliorer son vaisseau, et le voilà reparti pour une nouvelle aventure. Everspace, c’est un peu comme le film Apollo 13, racontant le voyage catastrophique d’une équipe d’astronautes américains, sauf que l’équipage meurt toujours à la fin. Dans ce shooter spatial, le joueur lance une partie dans le but d’obtenir suffisamment d’argent avant de perdre, d’améliorer légèrement son équipement et de repartir. Et à chaque nouveau lancement, la voix discrète du pilote se répète : « Bon, cette fois, c’est la bonne. »
Le titre des studios Rockfish Games est très largement inspiré de Faster Than Light, jeu de stratégie indépendant au succès retentissant. Everspace propose d’avancer d’un point A à un point B, en alternant les phases de recherche d’objets, de carburant et d’armes, et celles de combat, où tout peut mal tourner en un temps record. Un tir mal placé détruisant le radar du vaisseau peut signifier la fin de la partie, à moins de trouver les matériaux nécessaires pour le réparer. Le jeu encourage le joueur à se déplacer rapidement de carte en carte : chaque minute passée à traîner dans un secteur peut entraîner l’arrivée d’une armada ennemie, souvent fatale.
Il est possible de jouer en vue à la troisième personne ou en vue cockpit. On vous conseille tout de même cette dernière solution, plus immersive.
L’univers du jeu est réduit à son strict minimum. Sans dévoiler les maigres éléments de l’univers disséminés ici et là, vous passerez l’essentiel de votre temps entre des bandits anonymes, une race reptilienne hostile et une sorte de « fédération du commerce » qui se montrera amicale tant que vous ne détruisez pas ses vaisseaux.
Le jeu propose pour le moment trois vaisseaux différents, mais vos adversaires ne varient que légèrement au fil du jeu. Pour affronter des drones fragiles mais agaçants ou des corvettes robustes, il faudra chercher les armes les plus adaptées.
Le titre est très réussi esthétiquement, des ceintures d’astéroïdes aux explosions de vaisseaux pendant les phases de combat. Les environnements, s’ils réservent quelques surprises (attention aux trous noirs), finissent par apparaître répétitifs après un certain temps dans le jeu. Les joueurs cherchant de l’exploration spatiale et de longs périples iront plutôt jouer à No Man’s Sky, Elite Dangerous, et aux nombreux autres jeux se disputant ce créneau. Dans Everspace, Rockfish Studios offre surtout des combats nerveux, et une tension constante. Les cartes sont petites, et les ressources à récupérer pour « crafter » des équipements ou réparer son vaisseau ne sont jamais bien loin, mais les joueurs sont encouragés à les chercher dans un temps limité, avant l’arrivée d’une flotte ennemie pouvant signifier un game over.
L’avis de Pixels
On a aimé :
- Piou piou piou piou !
- Un « shooter » spatial agréable à prendre en main.
On n’a pas aimé :
- Le facteur chance, parfois cruel ;
- Parfois répétitif.
C’est plutôt pour vous si…
- Vous avez adoré Faster Than Light ;
- … mais vous aimez aussi piloter des vaisseaux en temps réel ;
- … d’ailleurs, vous avez toujours rêvé de mélanger les deux.
Ce n’est plutôt pas pour vous si…
- Vous êtes un peu fatigué et préférez explorer tranquillement la galaxie ;
- Vous n’aimez pas recommencer éternellement la même partie.
La note de Pixels :
Allez, encore 125 parties et j’arrête/infini.