Sommet du G7 : consensus sur le terrorisme, statu quo sur le climat
Sommet du G7 : consensus sur le terrorisme, statu quo sur le climat
Le sommet sera « difficile », avait prévenu avant l’ouverture de la réunion le président du conseil italien, dont le pays préside ce club des pays les plus riches de la planète.
De l’arrière-plan au premier plan, Theresa May, Donald Tusk, Angela Merkel, Paolo Gentiloni, Emmanuel Macron et Justin Trudeau, lors du G7, en Sicile, en Italie, vendredi 26 mai. | SALVATORE CAVALLI / AP
Les dirigeants du G7, réunis vendredi 26 mai à Taormina, en Italie, ont facilement trouvé un terrain d’entente sur le terrorisme, après l’attentat meurtrier qui a frappé la Grande-Bretagne. Ils n’ont toutefois pas avancé sur le climat ni sur le commerce international.
- Terrorisme : faire pression sur les géants d’internet
A l’issue d’une première journée de rencontres plénières et de bilatérales, les membres du G7 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Japon, Canada, Italie) ont adopté une déclaration contre le terrorisme, appelant notamment les acteurs de l’Internet à se mobiliser davantage dans la lutte contre « les contenus terroristes ».
Ils répondaient ainsi à une demande de la première ministre britannique, Theresa May, dont le pays a été touché lundi soir par un attentat à la sortie d’une salle de concert à Manchester, qui a fait 22 morts, dont de nombreux enfants. Un attentat revendiqué par l’organisation djihadiste Etat islamique. « C’est un pas en avant important. Il faut que les compagnies [de l’Internet] reconnaissent leur responsabilité envers la société », a déclaré Mme May lors d’une conférence de presse.
Le G7 s’est également engagé à mettre en œuvre « une approche collective » pour lutter contre le danger posé par les combattants étrangers de retour des zones de guerre, notamment en termes de partage de renseignement.
- Climat : statu quo
En revanche, l’un des sujets les plus épineux à l’ordre du jour du G7, la lutte contre le réchauffement climatique, reste pour le moment dans l’impasse, a admis le président du conseil italien (premier ministre), Paolo Gentiloni :
« L’administration américaine a une réflexion interne sur la question, et les autres pays en ont pris acte. Nous avons, pour notre part, réaffirmé notre engagement total [pour l’accord de Paris sur le climat]. »
Les discussions sur la question devraient continuer samedi. Les Européens vont tenter de « convaincre » M. Trump de l’importance de cet accord, a réitéré une source diplomatique française, en insistant notamment sur les opportunités économiques et les possibilités de création d’emploi.
Vendredi soir, ces efforts semblaient commencer à porter leurs fruits. Le conseiller économique de Donald Trump, Gary Cohn, a ainsi fait savoir que « les vues [du président états-unien] évoluaient ».
- Commerce international : dissensions
Autre sujet de dissensions, le commerce international et le rôle d’arbitre de l’Organisation mondiale du commerce, où les Etats-Unis veulent réviser leur position. Le conseiller économique de Donald Trump, M. Cohn, a dit s’attendre à une discussion « ferme » sur le sujet.
Les conseillers des délégations « vont travailler tard ce soir » pour tenter de parvenir à un consensus dans la déclaration finale, a fait savoir Mme Merkel lors d’une conférence de presse en début de soirée, évoquant des « controverses » sur les sujets climat et commerce.
« Nous avons eu une discussion animée mais franche, sur certaines questions nous avons pu nous entendre, sur d’autres non. »
- Compromis sur les migrants et la Russie
Attendue sur ses relations avec la Russie, la Maison Blanche a clarifié sa position sur les sanctions contre Moscou dans la crise ukrainienne, en excluant de les alléger. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait dans la matinée appelé « tous les membres » du G7 à réaffirmer la politique de sanctions contre Moscou tant que les accords de paix de Minsk ne seraient pas mis en œuvre pour mettre fin au conflit qui a fait 10 000 morts en trois ans.
Par ailleurs, sur la question des migrants, une des priorités de l’Italie, qui est en première ligne dans le sauvetage des naufragés, un compromis semblait également se dessiner vendredi, mettant en avant la nécessité d’une approche globale et non uniquement axée sur l’aspect sécuritaire, selon des sources diplomatiques italiennes. « Il y a encore du travail sur cette question », a nuancé Mme Merkel.