Fanny Guillaume-Castel a passé un an en Erasmus à l’université de Durham en Angleterre, lorsqu’elle était en licence d’histoire à l’université Toulouse-Jean Jaurès | Fanny Guillaume-Castel

Fanny Guillaume-Castel a pu partir en Erasmus en 2014 dans la prestigieuse université anglaise de Durham, lors de sa troisième année de licence d’histoire. Aujourd’hui en master recherche à la Sorbonne, elle revient sur son expérience et conseille ceux qui envisagent de partir faire des études au Royaume-Uni.

Les cours dans une grande université anglaise

« Avant d’arriver à la fac, on doit choisir ses cours : j’avais accès à un catalogue en ligne avec les cours ouverts aux étudiants étrangers mais à l’arrivée, la liste avait complètement changé donc j’ai dû revoir mon programme. J’ai finalement choisi trois cours en histoire, deux en histoire de l’art et un cours de littérature sur Harry Potter. Les universités anglaises fonctionnent par trimestre, mais une fois qu’on a choisi ses cours, on doit les suivre toute l’année. Il faut faire attention aux crédits, pour que tout corresponde au système français, et avant de se décider il faut que le responsable Erasmus en France valide nos choix. Mon conseil c’est vraiment de se faire plaisir sur le choix des cours. Je n’ai pas forcément fait des choix stratégiques, mais ça n’a pas du tout posé problème quand je suis rentrée en France pour aller en master. »

« Chaque cours est composé d’une lecture et d’un seminar. La lecture ressemble à un cours magistral, on est très nombreux et généralement cela se passe en amphithéâtre. Les séminaires par contre, sont assez différents des TD en France : on est seulement six élèves, et pendant le cours on discute des textes qui nous ont été donnés à lire la semaine précédente. »

L’évaluation

« C’est assez différent de ce à quoi on est habitué en France. On ne doit pas faire de dissertation ou de commentaire, généralement à l’examen il y a cinq questions de cours auxquelles il faut répondre en deux heures. Pour les notes au cours du trimestre, on a deux devoirs à rendre par cours, soit un papier de recherche (appelé essay), soit une fiche de lecture. Pour l’essay, souvent on doit choisir un des thèmes proposés par l’enseignant. Par exemple, j’avais travaillé sur les sorcières en Nouvelle-Angleterre. Bien sûr il faut s’organiser pour ne pas tout avoir à rendre à la dernière minute, mais pendant les seminar, les enseignants nous donnent des conseils. Ils ont aussi des heures de permanence où on peut venir discuter avec eux dans leur bureau, et ils sont disponibles par e-mail. »

Se loger

« Je conseille vraiment aux Erasmus d’habiter en colocation avec des locaux, cela a complètement changé mon expérience. J’avais trouvé ma chambre grâce au site Spareroom, c’est un site assez sûr en Angleterre, où les profils sont vérifiés. J’avais opté pour cette solution parce que c’est très dur d’obtenir une place dans les résidences de l’université, elles sont souvent réservées aux étudiants de première année. En plus, elles sont au même prix que les colocations, c’est-à-dire environ 600 livres (environ 690 euros) par mois. Ça peut paraître très cher en France, mais finalement c’est le prix moyen là-bas. »

« Mes colocataires ont pu m’expliquer le fonctionnement de l’université, qui était un peu obscur pour moi à l’arrivée, elles m’ont aussi fait découvrir des traditions. Par exemple la Bonfire Night, où les Anglais vont voir des feux d’artifice puis se rassemblent autour de feux de camp et mangent des pommes d’amour. J’ai vraiment eu l’impression de vivre comme une Anglaise pendant un an. »

La vie étudiante : le système des college et les associations étudiantes

« A Durham il y a seize colleges, ils s’occupent de toute la vie étudiante, par exemple de loger les premières années, d’organiser des fêtes… un peu comme un bureau des étudiants (BDE), mais à l’anglo-saxonne. Ça m’a permis de rencontrer beaucoup d’étudiants Erasmus, que je n’aurais peut-être pas connus sans ce système. On est vraiment très proche avec les gens de son college, c’est comme une famille. Dans les colleges historiques de ma fac, il y avait un dîner qui était organisé toutes les semaines. On appelle ça un formal, il faut s’inscrire à l’avance, venir en tenue de soirée, porter sa gown, une sorte de cape noire que l’on achète en début d’année. Souvent il y a un invité ; par exemple le maire de Durham est venu dîner avec nous. C’est très traditionnel : il faut se lever quand le principal du college entre dans la pièce et on récite la prière avant de dîner. »

« Il y a énormément d’associations étudiantes dans les facs anglaises, de l’équipe de volley au club de Cluedo. Pour ma part j’avais décidé de continuer à faire de la musique, alors je me suis inscrite dans trois orchestres, plus ou moins sélectifs. Ça représentait pas mal de travail, j’avais au moins une à deux répétitions par semaine de 19 heures à 22 heures, à l’autre bout de la ville. Mais je ne regrette absolument pas, je suis même partie en tournée en Espagne avec un des orchestres. »

Trouver un stage : le petit plus pour valoriser son expérience Erasmus

« J’avais demandé à une de mes professeurs de l’aide pour avoir un stage, parce que c’était vraiment important pour moi d’avoir cette expérience pendant mon Erasmus. Elle m’a trouvé un poste non rémunéré dans une bibliothèque historique. Pendant trois mois j’y suis allée un jour par semaine pour aider à préparer une exposition. Maintenant que je suis rentrée en France je me rends compte que c’est une expérience qui fait la différence sur mon CV, ça montre que je sais travailler en anglais, que je suis vraiment bilingue. J’en parle dans toutes mes lettres de motivation pour les masters pro auxquels je candidate. Même dans mon projet de recherche cette année, ça m’a beaucoup aidée : quand je dois utiliser des documents en anglais, ou quand ma directrice de mémoire m’envoie des articles en anglais, je ne suis jamais bloquée par la barrière de la langue. »

Côté budget, « on se débrouille ! »

« C’est sûr que vivre en Angleterre est cher, mais on se débrouille ! Je touchais environ 300 euros de bourse Erasmus par mois ; elle est versée en deux fois, d’abord en début d’année, puis le reste quand on revient en France. J’avais travaillé l’été avant de partir, donc j’avais un peu d’argent de côté. Il faut faire attention c’est sûr, mais ce n’est pas impossible. Pour les voyages par exemple, j’avais profité des promotions de début d’année pour m’acheter une carte de réduction pour les trains. Il y avait aussi les sorties organisées par l’association Erasmus, pour 15 livres (environ 17 euros) ils nous emmenaient visiter une grande ville. Je suis ainsi allée à Liverpool, Nottingham, Edimbourg… Entre étudiants Erasmus on se donnait les bons plans aussi, par exemple pour les forfaits de téléphone, on avait tous le même : le moins cher ! Avec mes colocataires on choisissait souvent de dîner à la maison et de regarder un film toutes ensemble plutôt que de sortir. »

Le Forum Expat, mardi 30 et mercredi 31 mai à Paris, pour préparer son départ à l’étranger

Etudes, stage, job d’été, VIE, emploi ou création d’entreprise ? Quel que soit votre projet de départ à l’étranger et son état d’avancement, le Forum Expat du Monde, avec plus de 80 exposants et de nombreuses conférences thématiques, est le plus important salon sur la mobilité internationale. Parmi les conférences proposées, citons celles consacrées à la mobilité des jeunes (mercredi à 16 h 45), et celles centrées sur des destinations prisées des étudiants et jeunes diplômés : Etats-Unis, Royaume-Uni, Union européenne, Australie…

Forum Expat, mardi 30 mai de 10 heures à 21 heures et mercredi 31 mai de 10 heures à 18 heures.

Entrée gratuite, préinscription recommandée. Les Docks, Cité de la mode et du design, 34, quai d’Austerlitz, Paris 13e.