Climat : Trump veut « représenter les habitants de Pittsburgh » et s’attire une verte réplique de la ville
Climat : Trump veut « représenter les habitants de Pittsburgh » et s’attire une verte réplique de la ville
Le Monde.fr avec AFP
Le président américain a cité la ville pour justifier son retrait de l’accord de Paris, jeudi. Sauf qu’elle est bien décidée, elle, à continuer à suivre les directives du texte.
Pittsburgh, le 31 mai. | Darrell Sapp / AP
« J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris », a expliqué le président américain Donald Trump, jeudi 1er juin, utilisant la cité industrielle de l’est américain (Pennsylvanie) pour justifier le retrait de l’accord de Paris sur le climat. Formule choc, mais mauvais choix de ville. Dans les minutes qui ont suivi, le maire démocrate de la ville, Bill Peduto, a renvoyé le chef de l’Etat dans les cordes sur Twitter.
« Les Etats-Unis rejoignent la Syrie, le Nicaragua et la Russie, en décidant de ne pas participer à l’accord mondial de Paris. C’est maintenant aux villes de prendre les rênes » de l’économie verte, a d’abord écrit l’édile.
The United States joins Syria, Nicaragua & Russia in deciding not to participate with world's Paris Agreement. It's now up to cities to lead
— billpeduto (@bill peduto)
« En tant que maire de Pittsburgh, je peux vous assurer que nous suivrons les directives de l’accord de Paris pour nos administrés, notre économie et notre avenir », a assené Bill Peduto.
As the Mayor of Pittsburgh, I can assure you that we will follow the guidelines of the Paris Agreement for our peop… https://t.co/kOIEW44Odh
— billpeduto (@bill peduto)
En l’espace de quelques minutes après sa salve de tweets, le maire est devenu la coqueluche des réseaux sociaux et le symbole de la résistance politique au niveau local contre la décision choc de Donald Trump.
Fulgurante renaissance
Mais le président n’a pas cité que Pittsburgh. Dans sa déclaration, il a insisté : « Il est temps de mettre Youngstown, dans l’Ohio, Detroit, dans le Michigan et Pittsburgh, en Pennsylvanie, qui comptent parmi les meilleurs endroits de ce pays, devant Paris, en France. » Il fait ainsi l’amalgame entre d’anciennes villes industrielles laissées pour compte, comme Detroit, et d’autres comme Pittsburgh qui connaissent une fulgurante renaissance postindustrielle avec des centres urbains qui se sont totalement métamorphosés ces dernières années.
Toutefois, un point commun ressort entre ces trois villes, en dehors de leur localisation dans la « rust bell » industrielle : elles ont toutes voté Clinton en novembre 2016, comme le maire de Pittsburgh l’a souligné, là encore sur Twitter : « Faits : Hillary Clinton a reçu 80 % des votes à Pittsburgh. Pittsburgh se tient [debout] avec le monde et suivra l’accord de Paris. »
Fact: Hillary Clinton received 80% of the vote in Pittsburgh. Pittsburgh stands with the world & will follow Paris… https://t.co/8UZRA9ZEWF
— billpeduto (@bill peduto)
Les deux autres villes ont aussi largement plébiscité l’adversaire de Donald Trump lors de l’élection de novembre 2016 : 95 % pour Clinton à Detroit (56 % dans l’agglomération) et plus des trois quarts des voix à Youngstown (avec toutefois un résultat moins glorieux de 49,9 % contre 46,7 % dans le comté entier).
Le maire démocrate de Youngstown, John McNally, a répliqué également au président, dans le journal local : « Rien dans le retrait américain ne paraît signifier qu’il y aura de quelconques créations d’emplois dans la ville de Youngstown. »