Un fleuron du luxe français détenu actuellement par un fonds américain va passer entre les mains d’une entreprise chinoise. La cristallerie française de luxe Baccarat, créée il y a plus de deux cent cinquante ans en Lorraine, a annoncé, vendredi 2 juin, son rachat par la société chinoise de gestion d’investissement Fortune Fountain Capital (FFC).

FFC a signé « une promesse irrévocable d’achat » avec les fonds américains Starwood Capital Group et L Catterton pour acquérir leur participation d’environ 88,8 % dans Baccarat à un prix de 222,70 euros par action, a indiqué l’entreprise lorraine dans un communiqué. Ce prix est inférieur au cours de l’action Baccarat, qui s’affichait à 259,9 euros à la clôture de la Bourse jeudi.

Dans la foulée, FFC va lancer une OPA sur le reste du capital de Baccarat, au même prix, sans avoir l’intention cependant de retirer le groupe de la Bourse de Paris, selon le communiqué.

Le fabricant de produits en cristal haut de gamme, dont la capitalisation boursière s’élève à 215,9 millions d’euros, « prend acte de ce que FFC maintiendra et centralisera toute la production et l’emploi à Baccarat », en Lorraine.

Conquérir l’Asie et le Moyen-Orient

Cette opération lui permettrait, selon elle, « d’accélérer ses plans stratégiques à l’international et notamment en Asie et au Moyen-Orient tout en soutenant sa croissance dans les marchés développés ».

Baccarat assure que « FFC s’est engagée à investir de manière significative dans le cœur de métier de Baccarat et à soutenir la société dans sa prochaine phase de croissance et de création de valeur à travers une expansion sur les marchés voisins du luxe ». La directrice générale de Baccarat, Daniela Riccardi, va par ailleurs « continuer de diriger la société ».

Depuis 2005, Baccarat est contrôlé par Starwood Capital, fonds spécialisé dans l’immobilier, qui en avait pris le contrôle via le rachat à la famille Taittinger de la Société du Louvre.

Créée en 1764, Baccarat fabrique surtout des articles de table, des luminaires, des objets de décoration et des bijoux. Sa manufacture est située en Lorraine. L’entreprise, symbole de l’art de vivre français, qui emploie environ 500 personnes, a dégagé un bénéfice de 2,2 millions d’euros en 2016 pour un chiffre d’affaires de 148 millions d’euros, après une perte en 2015.