Le président vénézuélien Nicolas Maduro a promis, jeudi 1er juin, de faire valider par référendum la nouvelle Constitution, proposée pour apaiser l’opinion après deux mois de violentes manifestations antigouvernementales qui ont fait 62 morts. La dernière victime en date, une femme de 46 ans, a été tuée jeudi lors d’une manifestation dans l’Etat de Lara, a déclaré le parquet vénézuélien sans autres détails.

« La nouvelle Constitution fera l’objet d’un référendum consultatif pour que ce soit le peuple qui dise s’il est d’accord ou non », a annoncé Maduro à la télévision nationale.

Le président socialiste s’est engagé la semaine dernière à mettre en place cet été une Assemblée constituante, composée de 545 membres et chargée de réécrire la Constitution. L’opposition a annoncé qu’elle ne participerait pas à cette assemblée car elle considère comme « frauduleux » le système prévu pour désigner ses membres. Elle accuse le président de vouloir y faire élire ses partisans lors du scrutin prévu à la fin de juillet.

« Eliminer » la démocratie

Des membres du Parti socialiste auquel appartient M. Maduro ont également critiqué ce projet de super-assemblée composée pour moitié de personnalités désignées, jugé contraire aux principes démocratiques.

Luisa Ortega, procureure à la tête du ministère public, a ainsi estimé que convoquer sans plébiscite une constituante, comme l’avait fait en 1999 le prédécesseur de Maduro, Hugo Chavez, menaçait d’« éliminer » la démocratie.

Si la formation de l’Assemblée constituante est prévue pour fin juillet, la date du référendum susceptible d’engager le mandat de Maduro reste pour le moment inconnue.