Le ministre de la justice, François Bayrou, présente son projet de loi de moralisation de la vie politique, le 1er juin. | FRANCOIS GUILLOT / AFP

Le ministre de la justice François Bayrou a réagi, dans une interview au Journal du dimanche du 4 juin, à l’affaire Ferrand. Prié de dire si l’enquête visant le ministre de la cohésion des territoires devait le conduire à se retirer du gouvernement, François Bayrou a répondu que le Code de procédure pénale interdisait au ministre de la justice d’intervenir dans un dossier individuel, ajoutant : « Et un commentaire voudrait dire que je préjuge des faits. »

« C’est une difficulté, qui alourdit quelque peu la campagne », a-t-il toutefois concédé à propos des soupçons de conflit d’intérêts autour des activités de Richard Ferrand lors de son passage à la tête des Mutuelles de Bretagne.

« Mais la question principale qui se pose aux Français, est celle-ci : donne-t-on sa chance au président et à son équipe, ou pas ? Je pense que les Français sont décidés à lui donner sa chance. »

Le parquet de Brest (Finistère) a ouvert cette semaine une enquête préliminaire sur les activités passées de Richard Ferrand mais le premier ministre Edouard Philippe a déclaré que cette initiative ne changeait rien aux règles édictées par le gouvernement, à savoir qu’un ministre ne doit démissionner qu’en cas de mise en examen.

« Défenseur de la vérité »

Le Journal du dimanche souligne que, si le projet de loi sur la moralisation de la vie publique présenté cette semaine par François Bayrou était déjà en vigueur, Richard Ferrand serait « hors des clous » sur plusieurs points. Pour le ministre de la Justice, « c’est la preuve que notre projet est directement utile pour préciser les choses et éviter les ambiguïtés ».

Le JDD a également interrogé le ministre de la justice sur l’enquête qui vise des eurodéputés et d’anciens eurodéputés, dont la ministre des affaires européennes, Marielle de Sarnez, à la suite d’une dénonciation d’une élue du Front national. Son retweet du communiqué de défense de Mme de Sarnez, une fidèle du leader centriste, avait été critiqué par les syndicats de magistrats. Pour lui, il ne s’agit pas d’une entorse à sa nécessaire neutralité :

« Comme ministre, je suis et je serai le défenseur de l’indépendance de la justice. Mais comme citoyen, je suis aussi le défenseur de la vérité et je lutterai contre les manipulations médiatiques malveillantes. »